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L'affiche est divisée en
deux. D'un côté, un Sam Rockwell exécutant un pas de danse
sur un fond blanc, de l'autre une jeune femme exhibant ses
transparences dans un arrière-plan mêlant le noir et le rouge.
Les graphistes à l'origine cherchent donc à rendre l'aspect
schizophrénique du personnage principal, mais ils n'y parviennent
que moyennement, insistant trop sur la dimension film d'espionnage.
Mais pour ce qui est de mettre les nerfs en boule, tout cela
n'est rien par rapport aux réactions qu'entraîne le sort réservé
à Sam Rockwell. Le jeune acteur américain tient le film sur
ses épaules. Il éclaire la pellicule de tout son talent. Et
ces prouesses sont reconnues par les critiques et la profession.
Il a ainsi obtenu l'Ours d'argent du meilleur acteur au Festival
de Berlin 2003. Sam Rockwell sert donc la renommée de Confessions
d'un homme dangereux, fait de sa sortie en salles un évènement.
Mais l'acteur n'est placé qu'en quatrième position après Drew
Barrymore, George Clooney et Julia Roberts. A la fois dans
le corps de l'affiche et dans le cartouche du coin gauche.
En quatrième position ! Les trois autres acteurs ne sont que
de passage, ont des seconds rôles certes importants comme
tous les seconds rôles, mais bien inférieurs à celui tenu
par Sam Rockwell, qui est présent pratiquement à chaque plan.
Et pourtant il n'est placé qu'en quatrième position ! Même
son prix à Berlin est tassé en milieu d'affiche, comme s'il
fallait qu'il ne saute pas aux yeux. Alors bien sûr, on dira
que la conjonction de coordination "et" est censée
mettre en avant l'acteur, et qu'il occupe quand même le centre
de l'affiche, mais ces explications sont bien minces. La liaison
"et" donne plutôt la sensation que Rockwell est
plus une guest star que la star, un truc en plus mais
pas indispensable.
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Ensuite, à part de rares
exceptions, le sens de lecture d'une affiche s'effectue de
la gauche vers la droite et du haut vers le bas. En regardant
l'affiche de Confessions d'un homme dangereux, la première
information qui imprime la rétine est donc le nom de Drew
Barrimore. Pas très logique. L'erreur est humaine, et les
concepteurs de l'affiche ont pu louper leur coup sans penser
à mal. Mais une telle méconnaissance des codes régissant la
constitution d'une affiche est quelque peu étonnante. D'où
l'impression que cette mise en arrière de Sam Rockwell est
volontaire. Sur un plan marketing, le nom de Sam Rockwell
rapporte moins que celui de Julia Roberts ou celui de George
Clooney. C'est évident. L'acteur est encore peu connu avec
peu de films à son actif. Les décideurs préfèrent donc insister
sur les éléments porteurs. Mais combien cette démarche est
cynique ! Combien cette vision commerciale du cinéma est éloignée
de sa qualification de septième art ! Bien qu'esthétiquement
réussie, l'affiche est ratée pour ce qui concerne le message
à transmettre aux futurs spectateurs. D'abord, axer sur le
côté film d'espionnage est une erreur, car elle va attirer
des fans du genre qui risquent d'être fort déçus devant un
film inclassable. D'où l'apparition d'un bouche-à-oreille
négatif, ce qui n'est pas une très bonne opération. Ensuite,
rejeter Sam Rockwell au second plan tient aussi de la grosse
bourde. La promotion aurait pu insister sur la naissance d'un
grand acteur, s'appuyer sur la récompense qu'il a obtenue
à Berlin pour faire monter la sauce. Au final, face à une
affiche aussi maladroite dans ses choix, le genre du film
et l'histoire qu'il va traiter ne sont pas clairement identifiés
par le passant. Par conséquent, même si elle n'est pas la
seule fautive, l'affiche a clairement failli à sa mission.
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Titre :
Confessions d’un homme dangereux
Titre V.O:
Confessions of a Dangerous Mind
Réalisateur :
George Clooney
Production :
Mad Chance
Distribution : TFM
Distribution
Adaptation : Cube
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