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Et la vie continue
d'Abbas Kiarostami
avec Fahrad Kheradmand, Puya Paevar…
Iran, 1991, 1h31, VO sous-titrée français, couleurs
Après le tremblement de terre qui secoua le nord de l’Iran
en 1990, un réalisateur et son fils partent en voiture dans
cette région dévastée pour savoir ce que sont devenus les
deux jeunes héros du film Où est la maison de mon ami
?.
« Dans sa manière de remettre en question la frontière
entre fiction et documentaire, le film évoque le néoréalisme.
En procédant à une reconstitution, le cinéaste renonce à
rendre compte d’une réalité et préfère, par le biais de
la fiction, montrer une vérité. Ainsi, d’un film à l’autre,
des personnes réelles deviennent des personnages de fiction,
mais en quelque sorte « plus vrais que nature ». Le paysage,
témoin le plus authentique de la violence bien réelle du
tremblement de terre, rejoint à son tour par endroits la
fiction tant il devient « abstrait » à l’image. Mais il
s’agit ici d’une fiction pour ainsi dire « sans histoire
» qui feint, en sens inverse, de nous montrer les choses
dans toute leur « transparence. » Michèle Humbert, Dossier
pédagogique Lycéens et apprentis au cinéma
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Hana-Bi de
Takeshi Kitano
avec Takeshi Kitano, Kayoko Kishimoto, Ren Osugi…
Japon, 1997, 1h43, VO sous-titrée français, couleurs.
Policier atypique et silencieux, Nishi voit son collègue
Horibe mutilé par la mafia, tandis qu’il apprend que son
épouse, atteinte d’un cancer, est condamnée. Nishi décide
de quitter la police sur un ultime coup d’éclat (le cambriolage
d’une banque), avant de rejoindre sa femme dans la fuite
vers la mort.
« La mise en scène chez Kitano procède d'abord d'une
soustraction, d'une économie qui privilégie les interstices,
les manques et une certaine fragmentation. Si le cadre est
mobilisé avec une telle intensité, c'est que les plans sont
d'abord en relation avec le vide. Vide du plan lui-même
mais surtout vide qui relie les plans entre eux par l'ellipse
et le hors-champ, deux figures qui tendent à s'éclipser
du cinéma contemporain, cinéma du plein et de l'obscénité,
ou encore vide qui fonde les plans en tant que plans. »
Thierry Jousse, Trafic n°25, Printemps 1998
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Sleepy Hollow
de Tim Burton
avec Johnny Deep, Christina Ricci, Christopher Walken…
Etat-Unis, 1999, 1h45, VO sous-titrée français, couleurs
1799. Le jeune inspecteur de police new-yorkais Ichabod
Crane est envoyé dans le village isolé de Sleepy Hollow
pour enquêter sur une série de meurtres dont les victimes
ont eu la tête tranchée…
« Le conflit entre l’être et le décor est au cœur
de l’œuvre de Tim Burton et constitue la pierre angulaire
de sa relecture du genre fantastique constituant ainsi un
mélange de ton satirique, burlesque et purement décoratif
: en bon cinéaste expressionniste, l’auteur de Sleepy
Hollow fait du décor figé et peint du village l’ennemi
du personnage principal en même temps que l’extériorisation
de son état intérieur, la projection de ses angoisses intimes.
C’est ainsi que le film d’épouvante vu par Burton n’est
autre que la mise en scène du conflit interne d’un être
intelligent, cérébral, croyant aux procédés d’investigation
modernes, opposé aux forces obscures et aux machinations
d’un personnage sans tête.» Cédric Anger, Formation
Lycéens au cinéma en Ile-de-France, Février 2003