Bilan
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Les échanges et débats, soit au lycée, soit
après la projection de Ressources humaines, ont permis
de faire passer (même superficiellement) des idées :
- Le film peut être un objet de réflexion, un fait artistique
qui ne se limite pas à lui-même mais qui est intrinsèquement
lié à son environnement culturel (la critique, les séances
avec débats ou rencontres) et à son enjeu social ou humain.
- Il y a une économie du cinéma, production, distribution,
exploitation (la question des salles a été évoquée). Sauf
cas particulier, les lycéens ne connaissent que la sortie
festive à Paris (le Rex, les Champs Élysées) et les multiplexes
de banlieue. La question des 700 copies de RRRrrr ! ! !
dont la masse limite la diversité de la diffusion a été posée.
- Dans la gestation d’un film, il y a l’auteur et les collaborateurs
de création : présent après la présentation de Ressources
humaines, le scénariste (et depuis, auteur de Qui
a tué Bambi ?) Gilles Marchand a longuement et très
pédagogiquement parlé de la mise en œuvre conceptuelle du
film.
Conclusion : Travaux des élèves
sur Ressources humaines
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J’ai reçu le 18 mars ces copies et, immédiatement,
je les ai lues et y ai apporté mes remarques. Ensuite, ces
devoirs ont été repris par le professeur et intégrés à l’exposition
des travaux d’élèves du lycée.
Outre leur belle présentation et la qualité assez soignée
de leur expression écrite, ces textes distinguaient tous le
résumé de l’histoire des commentaires critiques sur le film.
La compréhension factuelle de l’histoire était généralement
bonne. En outre, quelques analyses de séquences prouvaient
une perception déjà appréciable du langage cinématographique.
Dans les commentaires, il y avait souvent argumentation véritable
et réflexion de bonne tenue. Pourtant ces adolescents conditionnés
par le cinéma de distraction souhaitaient manifestement un
produit fini dont on se débarrasse après la séance :
après consommation. Ils ne digéraient pas, à la fin du film,
le départ d’un fils qui reste en situation de rupture avec
le père. Plusieurs condamnaient la manière dont le fils a
humilié ce père. Quelques-uns avaient compris que le système
économique était mis en cause par le cinéaste.
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Tous se sont demandés ce qu’allait devenir
le fils rebelle ? La notion de “ fin ouverte ”
légitimée par les Nouvelles Vagues des années soixante - cette
fin ouverte et symptôme du “ cinéma d’auteur ” -
est inconnue de ces jeunes gens et jeunes filles. Déstabilisés,
captivés mais déçus par un dénouement livré sans “ clé
en main ”, ils étaient contents et… frustrés !
Des actions éducatives comme ce PAC sont absolument nécessaires
pour réintroduire dans les consciences le plaisir et l’enrichissement
qu’apportent des films qui ne sont pas jetables après usage.
Des films non-verrouillés qui continuent à vivre en vous donc
qui vous aident à vivre.

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