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  RRRrrr ! (c) D.R.

- Presse quotidienne : rubrique régulière ou de chaque mercredi dans Le Monde, Le Figaro, Libération et Le Parisien du jour même, le 28.01.04. (À la Une du Parisien, le film de Alain Chabat : RRRrrr ! ! ! assorti du mot “ NUL ! ” en lettres géantes).

- Hebdomadaires culturels et généralistes : Télérama, Les Inrockuptibles.

- Hebdomadaires politiques : Express, Nel Observateur, Le Point, Politis.

- Mensuels spécialisés : Première, Studio, Brazil, Ciné Live…

- Revues spécifiques : Les Cahiers du cinéma, Positif, Jeune Cinéma, Vertigo, Synopsis, Repérages…

Remarques : Cet état des lieux a provoqué un premier échange fructueux. La Une du Parisien est un document qui a étonné, choqué et lancé la réflexion. Une lycéenne indignée a estimé que “ il n’avait pas le droit ”, parce que “ le film était en vente et que les gens n’iraient pas le voir ”. Jusque-là l’existence de la critique paraissait irréelle, négligeable, voire inutile. La critique s’est trouvée confortée par le fait accompli. Pourtant l’examen des 3 pages entières du journal consacrées au film a montré que, dans la masse du sensationnel, la seule surface critique véritable était un petit rectangle contenant 11 lignes, la dernière : “ RRRrrr ! ! ! ne manque pas d’r. Mais c’est surtout du vent ” n’a pas plu (“ Il va fort ”). La notule était signée : P.V. J’ai souligné que, quoi que l’on pense de ce qu’elle dit, la critique exprime un point de vue personnel donc elle comporte une signature. Il y a des critiques.

Second volet de l’exposé : le lien structurel de la critique avec l’histoire du cinéma.

André Bazin (c) D.R.

C’est la critique qui a fait prendre au sérieux le cinéma des origines qui était muet et qui était une attraction de foire. En 1908, Ricciotto Canudo définit le 7ème Art. En 1914 les quotidiens lui accordent une rubrique, Louis Delluc impose deux mots : “ cinéaste ”, “ ciné-club ”. Les critiques de cinéma rivalisent avec les critiques prestigieux du théâtre, des polémiques, le débat d’idées apparaissent et l’enjeu de l’indépendance du critique vient à l’ordre du jour : en 1936, réunie en association, “ la jeune critique indépendante ” crée le prix Louis Delluc.

Les années décisives sont celles de la Libération avec l’essor de la cinéphilie et des ciné-clubs, avec la notion de “ politique des auteurs ” (André Bazin), avec la naissance des revues de fond (Cahiers du cinéma, Positif, Cinéma 54, Image et Son). Avec aussi le futur Syndicat Français de la Critique de Cinéma qui, en 1962, fonde la Semaine de la Critique à Cannes.

Depuis, la fréquentation est tombée des 355 millions de spectateurs en1960 aux100 millions de 2000, la part de marché des films états-uniens est de 60% et celle des films français oscille entre 30% à 40% du marché : la surface rédactionnelle de la critique est donc attaquée par l’invasion promotionnelle, échotière, évènementielle, par les reportages de tournage, par les photos ou la documentation fétichiste ou filmographique.

Néanmoins des critiques subsistent parce que : “ le rôle de la critique est de faire vivre les œuvres au-delà de l’actualité éphémère ”.