Entre 1902 et 1906, Alice Guy Blaché, première femme réalisatrice, française, tourne les phonoscènes, véritable captation directe de chanteurs comme Mayol, en image et en son, grâce à l’utilisation du phonographe. Petits bijoux d’ingéniosité technique et premiers documentaires pourrait-on dire réalisés par une femme.

En 1913-1914, l’Américaine Jessica Borthwicke, après avoir appris les rudiments d’utilisation d’une nouvelle caméra, part filmer la guerre des Balkans.

Dans les années 20, Adrienne Solser, réalisatrice des Pays-Bas, introduit dans ses fictions des scènes de la vie réelle, notamment des scènes de rue.

Esfir (Esther) Schub, russe, travaille le montage avec Vertov et Eisenstein, puis réalise et monte ses propres documentaires à l’ère du cinéma muet, The Fall of the Romanov Dynasty (1927).

Germaine Dulac, française, dont on connaît le travail expérimental, filme pour le magazine France Actualités chez Gaumont à partir de 1931.

Les années 30 sont marquées par la collaboration active au régime nazi de la réalisatrice de documentaires Leni Riefenstahl, qui tourne de véritables odes audiovisuelles et sonores au totalitarisme au racisme et à l’antisémitisme avec le Triomphe de la volonté (1935) et Les Dieux du stade. Contribution peu glorieuse d’une femme au documentaire, mais qu’il est souhaitable de mieux connaître et d’étudier afin de mieux combattre l’idéologie qu’elle incarne. Comme la communauté rom le fait en attaquant en justice Leni Riefenstahl pour le travail forcé comme acteurs de tsiganes.

En 1947, Nicole Vedrès dresse un portrait surprenant de la vie au quotidien des Parisiens et de la culture avant la première guerre mondiale. Pour ce documentaire Paris 1900 elle utilise des images dont personne ne soupçonnait l’existence.

En 1955, Annelie Thorndike réalise avec son mari Andrew un impressionnant travail de compilation Du un Mancher Kamerad sur les alliances entre des industriels allemands, parmi lesquels Krup, et l’armée. Le couple germano-américain monte deux autres films au titre évocateur The Archives Testify…

En 1959, Margaret Mead, dont on sous estime l’influence sur toute une génération de cinéastes, utilise une voix off en commentaire pour relater les différences de mode de vie des familles sur trois continents en découpant en chapitres thématiques (enfance, rôle féminin, rôle masculin, pouvoir…) son film Four Families.