Les années 60-70-80
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En 1963, Agnès Varda filme avec bonheur
et sensualité les Cubains au lendemain de la révolution castriste.
Salut les Cubains puis Black Panthers en 1967
marquent ses premiers pas dans le documentaire politique qui
seront suivis par beaucoup d’autres avec le succès et le talent
que l’on connaît ou reconnaît aujourd’hui.
Dans les années 70, les luttes politiques, les batailles du
mouvement féministe, lesbien et homosexuel vont être relayées
par des groupes ou des individus, femmes et hommes activistes,
qui filment, montrent, donnent une visibilité médiatique à
tous ces mouvements.
Si les femmes ont toujours été présentes dans le documentaire
depuis les premiers films, les années 70 marquent une montée
en puissance des femmes et des sujets féministes. Les stéréotypes,
la discrimination contre les femmes, les droits des femmes
au travail, la libre disposition de son corps vont constituer
autant de thématiques de films. La représentation des femmes
à l’écran devant la caméra, derrière la caméra en est bouleversée.
Des équipes techniques entièrement féminines verront le jour.
La radicalité de l’approche des réalisatrices de documentaire
permet de nommer et dénoncer le sexisme. Les perspectives
changent...
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En France, au tout début des années 70 avec
le premier matériel portable vidéo, le fameux portapack
de Sony, Carole Roussopoulos filme les premières manifestations
d’homosexuels et de lesbiennes en France, la pose de la gerbe
à la femme du soldat inconnu par un groupe de féministes.
S’ensuivra une production abondante, politique, engagée, aux
côtés de son mari Paul avec le groupe Video Out, groupe
de vidéastes activistes. Pas de commentaire, seule compte
la parole des personnes filmées.
Les questions de genre, d’orientation sexuelle sont soulevées.
Les femmes sont impliquées dans des films activistes, manient
l’humour, la dérision et attaquent l’ordre social établi.
Les rôles filmant filmé sont mêlés. Le cinéma devient une
arme de combat des féministes. C’est l’époque où naissent
plusieurs sociétés ou associations de promotion du cinéma
des femmes, telles Women Make Movies aux Etats-unis,
Cinemien en Hollande, des festivals comme Musidora
puis le Festival International de Films de Femmes de
Créteil en France, une coopérative comme Drac Magic
à Barcelone, le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir
à Paris…et des programmations de films de femmes servant d’outils
de débats.
En 2000, en réalisant un long travail d’entretiens et de montage
d’archives sur l’histoire du mouvement féministe français
et suisse, Carole Roussopoulos mettra à profit avec son film
Debout, une histoire du mouvement de libération des femmes
1970-1980 toutes ces années de travail et d’engagement.
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