Corps, gender
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Le corps est une vaste thématique abordée
depuis des années par les femmes cinéastes.
Ngozi Onwurah dès 1991, réalise un film The Body Beautiful
sur le cancer du sein, Cancer in Two Voices de Lucie
Massie Phenix en 1994 continue cette réflexion. Kiti Lostarinen,
finlandaise se penche sur Les courbes gracieuses en
1997 en se jouant des stéréotypes. Christine François retiendra
l’attention avec un film traitant des troubles du comportement
alimentaire L’adolescence au bord de la vie (2000).
Ce ne sont que quelques exemples parmi un ensemble de documentaires
traitant du corps.
Si les interrogations sur le gender, les rôles sexuels,
sont présentes dès les années 70 dans nombre de documentaires
ou de fictions de femmes, les années 1980-90 avec les textes
théoriques d’américaines verront une multitude de films se
pencher sur cette question ; retenons les noms de Sue
Friedrich, Barbara Hammer, Yvonne Rainer, Greta Schiller.
Lourdes Portillo… Et Shirley Clarke, avant-gardiste, qui en
fut la précurseure en 1967 avec Portrait of Jason.
En Nouvelle-Zélande, Georgie Girl en 200 1
réalisé par Annie Gordon et Peter Wells révélera la personnalité
de Georgina Beyer, parlementaire maori, ancienne travailleuse
du sexe et transsexuelle.
Monika Treut en 1999 réalise Gendernauts une série
de portraits de transgender people.
La fin des années 1980 verra apparaître le SIDA dans les
documentaires des femmes. Aux Etats-Unis en 1988 Mona Smith
réalise Her Giveaway avec le portrait de Carole Lafavor
infirmier et séropositive, en 1991 Marina Alvarez et Ellen
Spiro donnent la parole à plusieurs personnes souffrant du
Sida. En France, des films de prévention ou de mobilisation
voient aussi le jour.
En guise de conclusion et à la
manière des portes qu’ouvre le cinéma documentaire
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Au-delà de l’information, nombre de documentaires
réalisés par des femmes sont des outils de réflexion, de revendication.
Ces films disent l’urgence, occupent le terrain politique
avec les moyens audiovisuels disponibles. Peu importe alors
les formats et les supports.
Les années 70 et la vidéo légère ont vu les femmes se saisir
de ces nouvelles caméras, les années 2000 élargissent les
possibles.
Le support filmique traditionnel 35mm, le 16mm ou le super
8 dans l’expérimental, restent des formats des documentaires
côtoyant sans problème les nouveaux supports.
Chacune peut ainsi suivant ses capacités économiques, les
conditions de production de son pays, ses affinités avec la
matière argentique, magnétique ou digitale, ses choix d’écriture
et les moyens mis en action, travailler, exprimer, questionner,
mettre en perspective.
Cela donne une grande profusion de genres, une diversité d'écritures,
une liberté de parole, une palette de formes étendue et renouvelable
à l’infini.
Nombre de documentaires réalisés par des femmes sortent de
la démonstration de réalisation pour aller chercher du côté
d’une mise en parole.
La réalité et le rêve des femmes, la réalité et le rêve de
l’Homme peuvent s’exprimer dans leur riche complexité, leurs
aspérités politiques, leurs enjeux économiques et sexuels.
Les femmes cinéastes dans leur documentaire et leur fiction
y œuvrent.
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Nicole Fernandez Ferrer :
documentaliste recherchiste, programmatrice de films.
Travaille pour le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir.
Organise des ateliers de programmation de films,
d'analyse d'image et des projections (femmes
et jeunes détenus, collégiens, lycéens , écoliers,
adultes en formation).
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