SLEEPY HOLLOW ET LA QUESTION DU SUSPENSE
Mon intervention vise principalement
à montrer comment le suspense se construit à travers l’écriture
scénaristique, la mise en scène (son, lumière, jeu, décor,
musique) et le découpage. Nous menons cette analyse à partir
de deux scènes du film afin de décrypter deux montées du suspense.
Je présente la construction narrative du suspense à partir
d’une idée d'Hitchcock qui porte sur le fait de donner ou
de ne pas donner une information au spectateur. Suivant cette
idée, nous avons deux sortes de montées du suspense, deux
règles de narration auxquelles nous tenir en écrivant une
scène de suspense.
Dans le premier cas, le spectateur n’a pas plus d’information
que le personnage du film et découvre ainsi les choses en
même temps que lui et en éprouvant la même peur .
Exemple
filmique : La scène où Ichabod traverse le pont et
se fait chasser par un chevalier sans tête -qui se révèlera
être une blague. Ici le suspense se joue sur l’identification
avec le personnage et sur le suivi de l’enquête “policière”.
Dans le deuxième cas, le spectateur possède plus d’information
que les personnages (Hitchcock donne l’exemple de “ la
bombe sous la table ” que personne dans le film n’a vue).
Le suspense est ainsi créé par le contraste entre la tranquillité
apparente de la scène, qu’on sait temporaire, et la
connaissance du mal, qu’on sait arriver.
Exemple filmique : La soirée chez la famille Williams
et l’arrivée du chevalier qui tuera la famille.
Dans ces deux exemples, nous décortiquons tous les éléments
de la mise en scène pour y trouver les sons, les plans, les
gestes de l’acteur et les éléments du décor qui “ font
et fabrique la peur ”. Comment le suspense est-il construit ?
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