Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
JEAN-CHARLES TACCHELLA
Par Bernard PAYEN


Jean-Charles Tacchella a été élu, à la fin du mois de juin 2000, Président de la Cinémathèque Française, au moment où sortait dans les salles son dernier film Les Gens qui s'aiment. Deux bonnes raisons pour le retrouver à travers deux entretiens qu'il nous avait accordés précedemment.

Ou l'occasion de faire plus ample connaissance avec l'un des plus célèbres acteurs de l'âge d'or de la cinéphilie française, et l'un des réalisateurs français les plus méconnus : on évoque sans cesse Cousin Cousine et son succès international, mais Tacchella est le créateur de comédies fantaisistes, acerbes et mélancoliques, qui mériteraient aujourd'hui d'être davantage revues et considérées.



CINEPHILIE

  Objectif Cinéma (c) D.R.
Travelling Avant est l'un de mes films les plus demandés dans le monde. Partout, j'ai rencontré les vrais cinéphiles d'aujourd'hui. Ils sont un peu isolés, font quelques fanzines... Cela prend des formes différentes.Les vrais cinéphiles s'intéressent à tout ce qui se fait et à tout ce qui s'est fait dans le cinéma, à l'histoire du cinéma. Je reproche parfois aux gens qui se disent cinéphiles, qui font actuellement des journaux de cinéma, et qui ont découvert le cinéma dans les années 70 avec Spielberg et Lelouch, de ne pas s'intéresser aussi aux grands classiques du muet ou aux films des années 30. Leur jugement est généralement à moitié faux puisqu'ils ne peuvent avoir de point de correspondance vis à vis de ce qui a été fait dans le cinéma. C'est exactement comme si on voulait être auteur de théâtre sans avoir lu Shakespeare, Molière ou Marivaux. Je ne crois pas à la cinéphilie sans une culture générale sur le cinéma.

(...) Quand j'étais cinéphile, il n'y avait presque aucun livre sur le cinéma, mais beaucoup de journaux de cinéma populaires comme Ciné-Monde ou Ciné-Miroir. Je notais des détails, je faisais des filmographies... A l'époque, le cinéma était LA grande distraction. tout le monde y allait : du vendredi au dimanche, les salles était pleines. Après la guerre, pendant laquelle tout était étouffé, il y a eu une vague de liberté : tout le monde se précipitait sur le cinéma, des ciné-clubs ouvraient tout les jours. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus isolé.