Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 

La seule façon de survivre à cela, c'était soit de déclarer Isabelle morte, soit de tourner "Camille Claudel" pour montrer qu'elle était bel et bien vivante. Cette histoire l'a atteinte d'une manière qu'on peut difficilement imaginer. Elle était un symbole parfait : d'origine étrangère, jeune et belle femme qui a réussi, qui a du talent, qui fréquente des homosexuels...

Objectif Cinéma (c) D.R.

Tout ce que j'ai bâti à partir de là sur l'écriture du film était lié au fait que j'avais envie qu'elle survive comme comédienne à tout cela. Elle était anéantie. Cela explique les redondances à la fin de "Camille Claudel", ces nombreuses scènes où on la voit et la revoit : c'était lié à l'envie que j'avais alors de la faire vivre, curieusement d'ailleurs au moment où Camille Claudel s'éteint. Il y a eu un échange très curieux et assez intéressant avec le recul. En même temps, la surenchère médiatique autour de ce film est liée au colportage de la rumeur par les journalistes eux-mêmes. C'était de leur part une forme d'excuse et on a plus parlé alors que d'elle. On a moins parlé de Gérard Depardieu. Ce n'est pas qu'Isabelle avait voulu prendre toute la place, c'est que la presse voulait s'excuser de l'avoir tué trop tôt. C'est une chose qui a dû la griffer pour toujours. Cela peut expliquer ses errances suivantes. En dehors de cela, elle a peut-être mal de voir que je ne m'en sorte pas du tout depuis ce temps et que je sois devenu d'une certaine manière Camille Claudel ! Elle préfère alors rester elle-même un peu Camille Claudel pour que je le sois moins...


Objectif Cinéma : Est-ce que d'autres comédiens vous ont vraiment impressionné sur des tournages...
Dewaere par exemple, est-ce que vous vous êtes entendu avec lui ?

Bruno Nuytten : Pas très bien. J'étais très impressionné par son état de grâce. Je l'ai connu sur le tournage des "valseuses", et retrouvé sur "la meilleure façon de marcher"...

  Objectif Cinéma (c) D.R.

Sur "les valseuses" tout le café-théâtre était là, avec la pêche, la désinvolture, une certaine justesse de ton ; le tandem avec Depardieu était assez réussi, mais ce qui m'a le plus intéressé c'était "Hôtel des Amériques" où j'ai vu un homme blessé. J'ai cru comprendre que Dewaere avait eu alors une vraie déception par rapport au peu de reconnaissance de son travail sur "Série Noire" de Corneau.

Après "Série Noire", je pensais qu'il allait s'engager dans une voie sombre mais dont on verrait jaillir quelque chose d'assez génial : quelque chose de tout à fait unique chez les acteurs hommes, une véritable prise de risque physique, une mise en danger.




.....................................................
Réalisateur

2000 Passionnément
1992 Albert souffre
1988 Camille Claudel

.....................................................
Directeur de la photographie

1986 Manon des sources de Claude Berri
1986 Jean de Florette de Claude Berri
1985 Détective de Jean-Luc Godard
1984 La Pirate de Jacques Doillon
1984 Fort Saganne de Alain Corneau
1984 Les Enfants de Marguerite Duras
1983 Tchao, pantin ! de Claude Berri
1983 La vie est un roman de Alain Resnais
1982 Invitation au voyage de Peter del Monte
1981 Possession de Andrzej Zulawski
1981 Un assassin qui passe de Michel Vianey
1981 Garde à vue de Claude Miller
1981 Hôtel des Amériques de André Téchiné
1980 Brubaker de Stuart Rosenberg
1979 Les Soeurs Brontë de André Téchiné
1979 French Postcards de William Huick
1978 La Tortue sur le dos de Luc Béraud
1978 Zoo zéro de Alain Fleischer
1977 Le Camion de Marguerite Duras
1977 La Nuit tous les chats sont gris
1976 Barocco de André Téchiné
1976 Mon coeur est rouge de Michèle Rosier
1976 La Meilleure façon de marcher de Claude Miller
1976 Son nom de Venise dans Calcutta désert de Marguerite Duras
1975 L'assassin musicien de Benoit Jacquot
1975 India Song de Marguerite Duras
1975 Les Vécés étaient fermés de l'interieur de Patrice Leconte
1974 Souvenirs d'en France de André Téchiné
1974 Les Valseuses de Bertrand Blier
1970 The Dog de Lee Jaffe (USA)- Inédit
1971 Tristan et Iseult de Yvan Lagrange
1971 La ferme du Gange de Marguerite Duras
1969 Une ville moderne de JD Bloesch