Entretien
réalisé
le 28 juin 1998 à La Rochelle
Par Philippe CHAPUIS
Invité de la cuvée 98
du festival international de La Rochelle, Juraj Jakubisko, est
un cinéaste slovaque de la génération de
Milos Forman, diplômé en 1966 de la FAMU, célèbre
école de cinéma praguoise. Des 10 longs métrages
réalisés entre 1967 et 1997 qu'il présenta
l'été dernier, on retiendra notamment " Les
années du Christ " (1967), chroniquant la vie d'un
peintre praguois et de son intime prise de conscience à
la mort de son frère pilote de guerre, et surtout Les
oiseaux, les orphelins et les fous (1969), sorte de Jules et
Jim exubérant et dramatique situé dans la Slovaquie
de l'après-guerre.
Objectif Cinéma :Ma
première question concerne le cadre dans vos films.
J'ai été stupéfait de voir à quel
point la caméra est mobile et précise, comme
un pinceau, elle saisit en un clin d'il l'essentiel
de la scène. Cadrez-vous vos films vous-même
? Et si ce n'est pas le cas, quelle relation entretenez-vous
avec votre cadreur ?
Juraj Jakubisko :J'ai
fait l'école des Arts Appliqués, à l'origine,
je viens de la peinture et de la photographie. Au départ,
je voulais devenir directeur de la photographie. Je lai été
d'ailleurs, sur mes premiers films, sur les Années
du Christ et Déserteurs et nomades. Hélas, maintenant,
ce n'est plus possible, c'est devenu trop compliqué,
il faut s'occuper de l'éclairage qui nécessite
un matériel important.
Objectif Cinéma : Que
faites-vous alors ?
Juraj Jakubisko :Je
trouve un ami ou un collègue passionné et
fidèle qui n'a pas peur de tourner 30 à 40
plans par jour...