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Objectif Cinéma : Comment
l'Italie a-t-elle accueillie Scarlet Diva ?
Asia Argento : Mon
film est mieux compris et accueilli à l'étranger.
C'est douloureux pour moi : je me demande alors de quel
pays je viens. L'humour italien est toujours scatologique,
c'est le seul qui fait rire les gens. Je ne comprends pas
son accueil là-bas. Ils prennent tous mon film au
sérieux, alors que selon moi, il vaut mieux en rire.
Malgré des moments dramatiques, c'est un film drôle,
grotesque. Je souffre lorsque je le vois avec le public
italien. En Allemagne, au Canada ou en Russie, tous comprennent
mieux le film. Mais je me souviens que mon père a
toujours subi le même traitement avec les critiques,
alors qu'en France, on lui a consacré une rétrospective
à la Cinémathèque Française.
Objectif Cinéma :
Si vous souffrez autant, pourquoi
ne pas venir habiter en France ? Les Argento, père
et fille sont deux égéries pour les cinéphiles
!
Asia Argento : Vous
savez qu'il préfère la France à l'Italie
? Quand j'ai écrit mon film, j'espérais surtout
qu'il sorte ici : je savais qu'il y aurait un public juste.
Le public français aime le cinéma, va au cinéma
et voit des films différents. Vous êtes plus
cultivés et plus ouverts...
Objectif Cinéma :
Paradoxalement, le giallo
est un genre typiquement italien.
Asia Argento : Et
le film noir, typiquement français... Il ne vaut
mieux pas définir ainsi un cinéaste, par exemple,
qualifier mon père de " cinéaste de l'horreur
", du giallo. C'est tellement unique, personnel : ça
n'appartient pas à un genre. C'est trop facile de
coller une étiquette sur les films de mon père,
qui sont toujours plus profonds...
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Objectif Cinéma :
Vous ne jouerez plus dans un de
ses films ?
Asia Argento : C'est
l'unique cinéaste avec qui je voudrais travailler
à nouveau.
Objectif Cinéma :
Et Abel Ferrara ?
Asia Argento : Lui,
non. C'est fini. Quant à mon père, j'aime
cette idée que nous ferons encore des films ensemble...