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Objectif Cinéma :
Est-ce qu'ils se savaient filmer
? Cela semble si réel !
Asia Argento : En
fait, personne ne sentait sa présence. Voilà
l'apport important de la caméra digitale. Ces caméras
sont si petites que tu oublies où elles se trouvent
pendant le tournage de la scène.
Objectif Cinéma :
Vous semblez vraiment être
experte en caméra vidéo.
Asia Argento : Pour
la caméra digitale, je suis sans doute la plus grande
experte en Italie. Là-bas, C'est le premier film
fait en digital. La Sony, je la connais bien. J'ai fait
des tests incroyables. Je m'y connais très bien,
en effet...
Objectif Cinéma :
Et vous utilisiez déjà
ce type de caméra pour vos courts-métrages
?
Asia Argento : Non,
la première chose que j'ai filmée de ma vie,
en 35 mm, c'était mes pieds... Selon moi, on filme
pour la première fois, soit le visage de sa mère,
soit ses pieds. Je n'ai plus tourné ensuite en 35
mm, ça ne m'intéresse pas. Je ne ferai jamais
de film ainsi : c'est un langage que je considère
comme ennuyeux, vieux et obsolète.
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Objectif Cinéma : Revenons
à vous. Il y a en France l'égérie Asia
Argento (pour les cinéphiles). Comment vous voyez
vous en Italie ?
Asia Argento : Là-bas,
on me voit comme un démon. Ils disent tous que je
suis la " Femme noire ", je leur fais
peur. C'est vrai : je n'ai rien à voir avec les actrices
des années cinquante. Elles se ressemblent toutes,
sont toutes belles...
Objectif Cinéma :
Mais vous aimez dire la vérité,
alors...
Asia Argento : C'est
exact, donc on me rend démoniaque. Mais finalement,
en voyageant beaucoup, et notamment en France, je me sens
plus comme un être humain, une personne normale...
Vivant en Italie, je suis dans un monde à part, dans
ma solitude. Je vis bien là où je travaille,
mais j'espère tout de même que je tournerai
mon prochain film en France. Un film pornographique dans
sa vision de la réalité, mais que j'espère
davantage philosophique.