Objectif Cinéma :
Pourquoi avez-vous décidé
de vous mettre en scène, au début du film,
quand le héros entre dans le bordel ?
Barbet Schroeder :
Pour vous dire la vérité, parce qu'à
la dernière minute on n'avait pas assez de vieux
dans les figurants et que je me suis porté volontaire.
Je n'ai pas de manie hitchcockiennne de me mettre dans mes
films. Par contre, il y a un petit hommage à Hitchcock,
au moment où le héros a eu un grand amour
et où il essaye de revivre ce grand amour avec quelqu'un
d'autre. Il y a l'idée qu'il veut reproduire cette
même situation [comme dans Vertigo, dans l'histoire
d'amour qui unit le personnage interprété
par James Stewart à Kim Novak], il y a une idée
de répétition, c'est une petite citation comme
ça, une petite chose au passage. J'ai même
demandé à ce moment là à Jorge
Arriagada de faire une musique qui soit un petit peu à
la Hermann.
Objectif Cinéma :
Pourquoi les femmes sont-elles absentes
du film ?
Barbet Schroeder : Il
se trouve que le jeune garçon le dit lui-même,
il n'aime que les hommes, et qu'il n'aime pas les femmes.
Pourquoi on aurait voulu introduire de force une femme dans
une histoire où, visiblement, elle n'a aucun rôle
à jouer.
Fernando Vallejo : Il
y a une femme enceinte dans le film. Je voulais que l'on
tire sur elle, mais ils ne l'ont pas voulu.
Barbet Schroeder : Dans
le roman, il y a une femme enceinte qui est tuée,
et j'ai objecté à cela, je ne voulais pas
le mettre dans le film, j'avais peur que les personnages
ne deviennent antipathiques et que ce soit difficile à
supporter pour le spectateur. J'ai d'ailleurs limité
le nombre d'assassinats dans le film par rapport au livre.
Dans le livre, il y a 18 morts, et là nous avons
réduit considérablement le taux : ce film
est une version soft à la fois du livre et de la
réalité de Medellín !
Objectif Cinéma :
Comment peut-on passer de J.
F. Partagerait Appartement à ce film-là
?
Barbet Schroeder : J'aime
beaucoup changer de film en film, pour moi chaque film est
une aventure. J.F. Partagerait Appartement était
un film de genre, avec des références à
d'autres films de genre. Ce film-là se rapprocherait
plutôt de Barfly, c'est-à-dire qu'il
est le fruit d'un travail avec un écrivain, et c'est
un film qui ne se réfère à aucun autre
film. On ne peut pas parler de ce film en disant "
C'est à mi-chemin entre tel film et tel film,
c'est un mélange de tel film et tel film. "
Ce film est un prototype, un objet unique qui ne ressemble
à rien, et c'est ça qui m'a beaucoup intéressé.
Ce qui m'a intéressé dans J.F. Partagerait
Appartement, c'est que, justement, c'est un film de
genre qui se référait à d'autres films,
qui se référait au cinéma. Celui-là
se réfère uniquement à la vie, et c'est
pour ça que j'avais envie d'ailleurs, après
avoir fait beaucoup de films américains, de faire
un film qui soit plus en prise directe avec la vie, tandis
que J.F. Partagerait Appartement est vraiment un
film sur le cinéma de genre, sur le cinéma
hollywoodien que j'ai adoré toute ma vie. Il y a
plein de choses que j'ai apprises dans J.F. Partagerait
Appartement que j'ai appliquées dans ce film,
mais l'on ne s'en rend pas compte et c'est très bien
comme ça.
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Fernando Vallejo
1983
Barba Jacob, Le Messager
1986
L'homme qui est mort deux fois
1987
Les Jours bleus
1988
Les Chemins de Rome
1989
Années d'indulgence
1991
Parmi les fantômes
1994
La Vierge des tueurs
.....................................................
Barbet Schroeder
2002 Fool Proof
2000 La Vierge
des tueurs
1998 Desperate
Measures
1996 Before and
After
1995 Kiss of Death
1992 Single White
Female
1990 Reversal of
Fortune
1987 Barfly
1983 Tricheurs
1977 Koko, le gorille
qui parle
1976 Maîtresse
1972 La Vallée
1969 More
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