Camille Japy a promené sa fine silhouette de jeune comédienne dans les premiers courts métrages de François Ozon avant d'être successivement révélée dans les Jours Bleus d'Isabelle Broué (Agathe, perturbée à l'idée d'être enceinte) et "nos vies heureuses" de Jacques Maillot (Emilie, en rupture amoureuse dans un film choral) .

Rencontre dans un café parisien de la place Pigalle, entretien autour de la construction du personnage de Jeannie, femme superficielle blessée par la vie dans Les fantômes de Louba, troisième long métrage de Martine Dugowson.

Objectif Cinéma : Vous intervenez dans la deuxième partie du film "les fantômes de Luba", alors que le personnage de Jeannie est devenu adulte. Avez-vous rencontré Vahina Giocante qui interprète votre personnage à l'âge de l'adolescence. Est-ce que vous étiez présente lors du tournage de ses scènes ?

Camille Japy : Je n'ai pas assisté au tournage de ses scènes. Par contre, on s'est vu toutes les deux avant de tourner, pour des histoires de ressemblance. On lui a mis des lentilles (elle a les yeux bleus, moi les yeux marrons), on nous a pris en photos pour voir comment on pouvait faire en sorte de se ressembler plus. Quand nous nous sommes rencontrées, nous nous observions beaucoup; on a trouvé des costumes qui me rendaient plus ronde, il fallait aussi que mes cheveux soient coiffés un peu comme les siens. J'ai bien observé Vahina pour voir comment elle bougeait, on lui a mis les deux grains de beauté que j'ai, on a essayé de capter chacune ce qu'il y avait chez l'autre. Après, je me suis imprégnée du scénario, on a parlé avec Martine Dugowson du personnage. On s'était dit qu'elle avait un débit assez rapide puisqu'elle ne se pose jamais, ne s'arrête jamais. Si elle s'arrête, elle est obligée de poser les yeux, de changer et de s'effondrer. Il ne fallait jamais qu'elle s'arrête. On a travaillé sur le tempo. Pour une séquence, Martine avait mis la musique des "demoiselles de Rochefort" juste avant de tourner, pour avoir un rythme de légèreté, de frivolité, de rapidité.