Objectif Cinéma :
La partie de l'enfance est différemment
traitée dans ses couleurs et son rythme, plus nerveux
que celle de Louba et Jeannie adultes avec une dominante
rouge. Le choix du noir et blanc était-il écrit
dès le départ, avez-vous inventé quelque
chose au montage avec Martine Barraqué ?
Martine Dugowson :
Les passages du noir et blanc étaient prévus,
il y en avait plus mais pour des raisons d'ordre purement
budgétaire je n'ai pu les tourner. Martine est une
monteuse assez romanesque et nous avons une complicité
dans le travail. Elle est sensible à la narration.
Peu de choses ont réellement changé par rapport
au scénario initial, quelques séquences que
l'on a pu déplacer ou des choses enlevées,
car inutiles. Cela reste fidèle au projet.
Objectif Cinéma :
Comment s'est organisé le
travail sur la bande sonore avec cette voix off de Louba,
personnage introverti avec une voix extravertie ?
Martine Dugowson : Les
voix étaient écrites au scénario et
diffusées lors du tournage, sur le plateau. Et souvent,
on tournait un plan en mouvement qui se trouvait ainsi en
harmonie avec le rythme de la voix. Un guide musical. Pour
la musique, j'ai pour la première fois procédé
autrement avec Peter Chase, avec qui j'ai travaillé
sur mes autres films. D'habitude, la musique était
en grande partie écrite avant le tournage et là,
il a voulu faire différemment et composer devant
les images finies. Bon, je dois avouer que je préfère
filmer avec de la musique.
Objectif Cinéma :
Dans vos précédents
films, la musique pouvait influencer des plans ?
Martine Dugowson : Oui,
dans les deux précédents, sur certaines scènes
où la musique imprégnait les comédiens,
ce que j'aimais beaucoup ! Cela me donnait aussi des idées
de mise en scène.
Objectif Cinéma : Seymour,
votre fils, joue un enfant dans le square. Est-ce qu'il
avait très envie de jouer dans le film de sa maman
?
Martine Dugowson : Non,
pas du tout. Il savait surtout qu'il jouait avec le masque
de Batman et que ça lui plaisait (rire enjoué
de la mère). Il n'avait pas envie de jouer comme
pour Alexandre, il voulait juste s'amuser avec son costume.
Bon, c'est un film sur les enfants et il est clair qu'il
y a un rapport intime sur la présence de mon fils
dans cette histoire. Il faut faire attention à ne
pas transmettre à un enfant trop d'histoire. Il faut
ménager les enfants. Savoir les protéger.
Objectif Cinéma :
Pourquoi avoir abandonné
le titre initial Les Enfants des photos ?
Martine Dugowson : Il
y a eu une telle levée de bouclier sur le titre où
tout le monde me disait qu'il sonnait mal, qu'il n'était
pas commercial. J'ai fini par changer de titre devant tous
ces avis négatifs. C'est difficile de changer de
titre de film. Je tournais donc autour de l'idée
d'un fantôme, de tous ces gens qui ne sont pas enterrés
dans la vie de Louba, des fantômes qui ne sont pas
en paix. Pour le prénom, je ne voyais pas comment
elle pouvait s'appeler autrement : Louba, un loup à
profil bas, à la fois violente et secrète.
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2000 Les
Fantômes de Louba
1996
Portraits chinois
1993
Mina Tannenbaum
1986
En faisant le ménage, j'ai retrouvé
Albert
1983
Circuit fermé
1982
Les Cactus
1981
A bout de nerf
1980
Les Yeux baissés |
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