Objectif Cinéma : Est
ce que le personnage de Zheng Da pourrait être une
allégorie de la Chine moderne ?
Sun-Zhou : Au
début, je n'y pensais pas du tout, les relations
très authentiques que développaient le film
s'éloignaient de cette idée. Mais l'imperfection
de cet enfant est devenu comme un symbole. L'enfant n'est
pas parfait, la femme non plus, loin de là : elle
a perdu son travail, ce qui est une autre forme d'imperfection.
Objectif Cinéma :
Comment vous situez vous dans la
vague de cinéma asiatique actuelle ?
Sun-Zhou : Moi
même je ne sais pas trop. J'aime bien ce que fait
Wong Kar-Wai mais je me sens plus proche de gens comme Abbas
Kiarostami
Objectif Cinéma :
Comment résumeriez vous la
situation du cinéma en Chine qui semble n'avoir que
peu d'importance sur place alors qu'il a une large répercution
en France par exemple?
Sun-Zhou : Moi
même je ne me l'explique pas. La Chine n'est pas un
pays très développé, mais la culture
est très spécifique, liée aux traditions.
La langue, la relation entre les caractères interviennent
dans la réalisation et les personnes participant
à l'essor du cinéma chinois notamment ont
des conceptions assez éloignées du cinéma
européen. Il y a des relations très ténues.
Ensuite, ce sont tant des raisons culturelles, économiques
qu'historiques qui font le mélange des films chinois.
L'influence du cinéma est moindre qu'en Europe :
c'est tout. Les pays plus développés, autour
de la Chine, comme la Corée du sud, le Japon ou Taiwan
sont plus unis : le résultat de ce cinéma
est différent. Je pense que les réalisateurs
de ces pays se protègent beaucoup plus. Ils ne s'exposent
pas autant, s'adressent à un public plus large.