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Objectif Cinéma :
Stoller incarne également
le poids de l'administration et sa lenteur.
Jerry Schatzberg :
Stoller n'a aucun pouvoir car il
n'a pas d'argent. A la fin, il se rend compte que l'immeuble
qu'il possède est habité par des êtres
humains, alors qu'il ne les voyait que comme une source
de revenus. La bureaucratie est un problème. Dans
Panique, quand Kitty Wynn arrive à l'hôpital,
elle saigne mais se heurte à l'infirmière
qui lui demande ses papiers. Le système américain
est mauvais, mais c'est la libre entreprise voyez-vous.
Objectif Cinéma :
Daniel part à NY quasiment
du jour au lendemain. Croyez-vous à la mondialisation
des rapports humains ?
Jerry Schatzberg : Je
suis obligé d'y croire. Le monde est petit. Ma vie
n'est pas différente ici de ce qu'elle est à
NY, et il en aurait été de même pour
Daniel s'il ne s'était pas lancé dans sa quête.
C'est la communauté noire et William qui se chargent
de lui dire qu'il n'est pas une exception, que tout le monde
a ses problèmes. A un moment Daniel demande à
William s'il veut bien être son père car il
sait que ce gamin est plus mûr que lui. La société
noire est différente mais pas nécessairement
mauvaise. Aux USA, ce sont les politiciens blancs qui dictent
leur conduite aux noirs. Quand les athlètes ou les
artistes noirs sont récompensés par un prix,
ils remercient Dieu, mais aussi leur père et leur
mère, car ils ont des liens très étroits
avec leur famille. La famille blanche est souvent moins
unie, mais nous voulons tout de même imposer notre
vision.
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Objectif Cinéma :
Showbus a été très critiqué
au moment de sa sortie. On vous a reproché de revenir
à une vision plus conformiste de l'Amérique.
Jerry Schatzberg :
Je ne lis pas toutes les critiques,
heureusement. J'ai toujours aimé être en coulisses
pendant les concerts de Dylan ou des Stones. J'adore ce
milieu, et j'ai voulu actualiser A star is born et
rendre le personnage de Barbara Streisand plus intéressant.
Il s'est avéré impossible de travailler avec
elle. Je ne comprends pas pourquoi les médias sont
si féroces. Tout ce qu'ils font c'est de l'auto-promotion.
Prenez l'affaire Clinton. Je n'étais pas son supporter
numéro un, mais la façon dont les médias
ont voulu le détruire m'a écoeuré.
Depuis le Watergate, tous les journalistes veulent devenir
des héros. J'aimerais bien attaquer les médias
dans un de mes films, et les avocats aussi.