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Objectif Cinéma :
Vous semblez vous amuser à
renverser les valeurs. Vous donnez une image positive d'un
ghetto noir alors que le personnage de Joey est le prototype-même
de l'abruti blanc raciste et buveur.
Jerry Schatzberg :
Son personnage n'est pas totalement
mauvais. Personne ne l'est. Je n'ai pas voulu que Joey et
Tilly se réconcilient subitement et s'embrassent
dans le soleil couchant, car la vie n'est pas si facile.
Tilly sort d'une situation compliquée et elle doit
découvrir qui elle est. La vie n'est pas un conte
de fées sur fond de musique romantique.
Objectif Cinéma :
Votre film aborde également
le thème des femmes battues.
Jerry Schatzberg : Dès
la première scène, en effet. Je voulais faire
une allusion au procès d'O.J. Simpson, qui selon
moi est un assassin, et qui a été acquitté.
Il y a beaucoup de femmes qui subissent ce genre de souffrances.
C'est le problème de Tilly : pourquoi est-elle mariée
à ce type ? Elle pense que c'est de sa propre faute
si Joey la maltraite et c'est une réaction très
fréquente. Il faut dire à ces femmes qu'elles
ne sont coupables de rien.
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Objectif Cinéma :
Le film était-il aussi une façon de retrouver
vos racines ?
Jerry Schatzberg :
Oui, j'ai emmené un de mes
cameramen voir l'immeuble où j'ai grandi. Nous cherchons
tous nos racines. On ne peut pas reprocher aux Palestiniens
de vouloir retrouver leur terre.
Objectif Cinéma :
Parlez-nous des conditions de tournage
dans le Bronx.
Jerry Schatzberg : Les
gens du quartier ont été fantastiques, et
la police de NY a assuré notre sécurité
et nous a permis de travailler dans de bonnes conditions.
Le seul véritable obstacle a été le
manque d'argent et d'équipement. Dans mon équipe
le niveau de compétence était très
hétérogène. Sur Ponies, quelques
autochtones sont venus protester que nous bousculions leur
quotidien, mais beaucoup ont collaboré en tant que
figurants ou ont donné un coup de main à l'équipe.
Cela a été une expérience nouvelle
pour eux.