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NABIL AYOUCH
Réalisateur
Entretien réalisé le 19 mars à Paris
Par Nicolas BAUDRY et Denis RITTER
Photos de David LOMBOURG


Nabil Ayouch est né le 1er avril 1969. De père marocain et de mère française, il est né et a grandi à Paris. Après 3 ans de cours de Théâtre avec Sarah Boréo et Michel Granvale, il s'oriente vers la réalisation. Il réalise plus d'une cinquantaine de spots publicitaires et réalise en 1992 son premier court -métrage Les Pierres Bleues du Désert avec Jamel Debbouze, suivent deux autres courts-métrages Hertzienne Connexion et Vendeur de Silence, tous largement primés dans les festivals internationaux. En 1997, il réalise " Mektoub ", son premier long-métrage, un record historique du box-office marocain avec plus de 350 000 entrées et le représentant officiel du Maroc aux Oscars 1999. Ali Zaoua, Prince de la rue est son deuxième long-métrage.


  Objectif Cinéma (c) D.R.
Objectif Cinéma : Ali Zaoua est votre second film. Sa sortie est moins intime que celle de votre premier film, " Mektoub "...

Nabil Ayouch : " Mektoub " était sorti très discrètement. Ali Zaoua bénéficie d'un petit phénomène de presse qui le relaie beaucoup. Du point de vue de la distribution, cela reste une sortie adaptée à la taille du film, c'est à dire une petite sortie. On a une quarantaine de copies sur toute la France dont huit à Paris : c'est raisonnable.


Objectif Cinéma : Ce succès critique, l'attribuez-vous à la forme hybride de votre film, qui montre un quotidien difficile par des yeux d'enfants ?

Nabil Ayouch : Je pense que les gens ont effectivement été déstabilisés par le film. Entre la réalité sociale, sa violence omniprésente et cette thématique onirique et poétique, ils n'avaient pas l'habitude de recevoir ces informations en même temps. En tant que cinéaste, j'assume ma part de forte naïveté. Le point de vue infantile vient de là, de ce regard des enfants qui rejoint cette naïveté. Cela évite tout de voyeurisme, qui est toujours une forme de jugement. En faisant Ali Zaoua, je me suis rendu compte que beaucoup d'enfants avaient fait le choix de vivre dans la rue. Leur démarche n'est pas condamnable. Le risque est que la rue puisse être quelque peu sublimée.