Entretien
réalisé le 19 avril 2001 à Paris
Par Cyril JOHANNEAU
Après un DEA théâtre
et cinéma, Françoise Decaux réalise plusieurs
courts-métrages 1+1-1, Les Rances, La salle des pas perdus
et La grosse qui furent tous diffusé dans de nombreux
festivals en France et à l'étranger. Suite à
cela elle réalise des films pour la télévision.
En 2000 elle réalise Du côté des filles,
son premier long-métrage cinéma.
C'est terrible. C'est vraiment terrible,
le cinéma. Quand t'écris quelque chose, il y
a des choses que tu maîtrises, tu te dis que tu vas
faire ça comme ça, tu te poses sans arrêt
des questions, et, en fin de compte, il y a mille signes qui
passent en-dessous, qui sont des trucs enfouis au fond de
toi, et qui apparaissent sur l'écran et d'un seul coup
c'est une espèce d'impudeur.
JEUNESSE
Françoise Decaux : Je
suis née à Paris en 1945, et ai passé
une dizaine d'années en Afrique du Nord. Mais, je viens
du théâtre, du café-théâtre
: Le Café de la Gare, La Cour des Miracles, Coluche,
tout ça Ensuite, j'ai fait du théâtre
pour enfants puis j'ai longtemps travaillé dans une
troupe à Cergy-Pontoise, où on faisait du travail
d'auteur, très différent de ce que je faisais
avant, et c'est là que j'ai commencé à
écrire. J'ai donc fait du court métrage. Le
court c'était pour moi la possibilité de traduire
mes idées par des images, et pas du tout une carte
de visite pour faire des longs. C'était pour le challenge
de restituer des émotions en très peu de temps,
15 ou 20 minutes, et cette écriture là me correspondait.
A côté de ça, j'avais écrit un
scénario pour le cinéma qui n'a pas pu aboutir
mais qui a séduit Pierre Chevalier d'Arte, du coup
c'est devenu un film de télévision. Puis, Serge
Moati, qui avait vu mon court métrage La Grosse (1990),
m'a contactée et m'a demandé d'écrire
un sujet pour la télévision, et au finale on
a fait trois téléfilms ensemble. C'est en fait
à cette même époque qu'est né Du
Côté Des Filles, que je voulais vraiment pour
le cinéma, sans concession.
GENESE DU FILM
Françoise Decaux :
Ç'a été génial. J'avais écrit
que vingt pages, donc pas vraiment un synopsis mais plutôt
une idée et mon agent, Laurent Grégoire, connaissant
mon univers m'a donné trois noms de producteurs susceptibles
d'être intéressés et avec qui je pourrais
peut-être m'entendre. C'est comme ça que j'ai
rencontré Maurice Bernard, qui a produit les films
de Corneau, Western de Manuel Poirier et d'autres qui en
font pour moi un grand Monsieur. Et c'est là que
ç'a été génial. Je lui ai présenté
La Grosse et lui ai remis mon projet de vingt pages et deux
semaines après il m'a rappelée pour me dire
qu'il me faisait un contrat pour que je puisse terminer
le scénario. Ça s'est donc fait comme ça,
en deux fois cinq minutes, sans attendre, sans pinailler
et tout ça, c'est extraordinaire. Et c'est après
que les ennuis commencent