LE TEMPS QUI
COURT
Françoise Decaux :
Oui
ça c'est un truc,
j'y crois vachement. Oui, j'ai la chance jusqu'à
maintenant d'avoir fait les choses qui me plaisaient, sans
idée de carrière, je dirais dans une bulle,
dans mon univers finalement, et donc d'avoir bénéficié
ou plutôt de ne pas m'être soucié de
temps. J'ai cette impression. Malgré tout, je suis
en quête. Parce que je suis pas folle, je sais très
bien que si t'as envie de créer quelque chose ça
se fait au contact des autres : si tu t'enfermes dans ton
petit coin, que tu montres à personne ça doit
être terrible, tu deviens fou. Pour moi, c'est ça
la création : c'est de montrer, d'être avec
les gens. Mais, c'est vrai que la poursuite du temps dans
notre société, c'est affolant
tu sais,
moi je sais pas conduire, et je trouve ça extraordinaire.
Je vais dire un truc bête mais tu vis pas de la même
façon : moi, je marche pour aller d'un point à
un autre, même si je suis à l'étranger,
même si je suis à la campagne
j'utilise
la voiture, les transports en commun évidemment,
mais t'as pas la même réalité des choses.
C'est plein de lieux communs, mais c'est une autre manière
d'appréhender la vie, donc le temps, de pas savoir
conduire. Le temps est différent. C'est assez génial.
C'est quelque chose que je cultive même si parfois
je me dis que je suis con. Mais, j'aime ça, quand
ça devient une expédition, une aventure de
passer d'un point à un autre : marcher, le contact
avec le sol, la terre, les éléments
il ne s'agit plus d'arriver le plus vite possible mais le
mieux possible, quelque part
PROJET(s)
Françoise Decaux :
Je touche du bois, si j'arrive à
faire un deuxième film
C'est sur l'adolescence
d'une jeune fille, avec une grand mère, qu'a vécu
en Afrique du Nord. Et, ça parle du trouble de l'adolescence,
l'éveil à la sensualité, et en même
temps sur le déracinement. Ça devrait se faire
vers la mer, à Marseille par exemple, où il
y a des gens déracinés, des gitans, des maghrébins,
des pieds noirs, mais c'est pas réaliste. Ce sont
des gens en quête de leurs racines, ils sont échoués
là et le truc c'est de gagner. Et, il y a encore
une histoire de maternité dedans, mais ça
n'a rien à voir
enfin, si il y a sûrement
des choses
si jamais j'arrive à faire le film
tu diras qu'il y a les mêmes trucs
mais, c'est
très, très différent. Il y a la sensualité,
il y a les corps
mais là, par exemple, je suis
pas allée très loin, parce que j'avais pas
envie de faire ça. Clémentine, pendant tout
le film, finalement elle a toujours quelque chose sur le
corps, un gilet, son manteau, même si à la
fin, elle enlève tout, je ne joue pas sur la chair,
la nudité. Il sera certainement moins pudique, l'autre
si j'arrive à le faire.
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2000 Du côté
des filles
1996
Enceinte ou lesbienne ? (CM)
1990
La Grosse (CM)
1988
La Salle des pas perdus (CM)
1986
1+1-1 (CM)
1986
Les Rances |
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