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Objectif Cinéma (c) D.R.

Dans le parcours de ces cendres, il y a pourtant une faille, lorsqu'elles sont renversées et perdues, puis remplacées secrètement par des cendres de bois... Ce mensonge qui stoppe la chaîne organique est la matérialisation de l'incommunicabilité. Elle se rapporte encore à cette frontière montagneuse que forment les Pyrénées entre la France et l'Espagne. L'espace géographique est organisé selon une gémellité qu'on retrouve dans les personnages : deux couples qui s'échangent parents et enfants dans un jeu de relations croisées.

Des plans muets et pourtant potentiellement très bruyants scandent le film: une tempête dans le film, l'explosion d'une falaise... Ces images ont un rôle de transition, matérialisant un " changement de climat " entres les personnages... Ils interviennent après les moments de fête et d'émotion, et introduisent un étrange moment de repos. Une sorte de libération. Ces explosions sont aussi l'amour: un moment très explosif entre deux corps. Ces plans d'éclairs ont été improvisés alors que le temps a brusquement changé. J'ai demandé "est-ce que tu peux filmer ça ? ". Il l'a fait et le résultat est superbe.


  Objectif Cinéma (c) D.R.

Objectif Cinéma : Ce fantôme n'existe qu'à travers le souvenir des autres...

Marc Recha : Oui, et surtout à travers celui de Pau. Il y a un espace de la mémoire qui flotte dans tout le film. Un espace qui comble l'absence du frère et se matérialise dans le petit film qui montre Alex dans la neige en train de faire le fou. La nudité du personnage n'est évidemment pas innocente. Pour perpétuer le souvenir, il ne reste plus que les corps: faire l'amour, se caresser... Ne reste que le tactile. L'absence, la mort, le deuil sont les thèmes qui m'amènent à pouvoir parler de la vie et des êtres qui la vivent. Mon prochain film parlera d'amour... J'espère pouvoir parler de la vie et des êtres à travers des thèmes plus gais.


Objectif Cinéma : Les objets et lieux sont aussi filmés comme des natures mortes...

Objectif Cinéma (c) D.R.

Marc Recha : Les lieux sont souvent filmés d'abord vides, et ensuite les personnages comblent cette absence. Dans l'instant qui précède leur venue, le mouvement de caméra filme effectivement des sortes de natures mortes. Le lieu devient simple souvenir, charge émotionnelle. La photo, c'est comme de la peinture. On a travaillé les cadres pour retrouver des visions impressionnistes. En revanche, c'est du naturalisme à travers un contrôle absolu: je travaille presque dix versions de scénario, des dizaines de repérages...pour retrouver une fraîcheur au moment du tournage. C'est une sorte d'improvisation élaborée. Le fait de tourner chronologiquement me permet de faire évoluer mes idées. au fur et à mesure, d'ajouter des échos, et parfois de me rendre compte de choses inconscientes : c'est le cas de la personnification de la caméra qui devient personnage principal. En me rendant compte de ça, j'ai mieux compris mon propre film. N'est-ce pas un comble du cinéaste ?



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1988
El Derrer Instant (CM)
1989 El Zelador (CM)
1990 La Por d'Aborcarse (CM)
1991 La Maglana (CM)
1991 El cielo Sube / Le ciel monte
1993 Es Tard (CM)
1997 L'escampavies (CM)
1998 L'arbre de les Cireses / L'Arbre aux cerises