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RAPHAËL NADJARI
Réalisateur
Entretien réaliséle 1er juin à Paris
Par Marc LEPOIVRE
Photos de Xavier GAILLARD


Raphaël Nadjari est né en 1971. Après des études d'art à la fac et un passage par Strasbourg pour travailler pour Arte, il retourne a paris pour réalisé des habillages TV. En 1997 il quitte la France pour New York. Il y écrit des scénarios dont The shade, qu'il réalisera par la suite. I am Josh Polonski's brother, tourné en Super 8 avec un budget minuscule, est son second long métrage.


Objectif Cinéma : Ton film a un parti pris formel et technique important puisqu'il a été tourné en super 8. C'est un acte fort, audacieux, surtout à l'époque du numérique et de la caméra DV. D'où est venu le choix de ce format ?

Raphaël Nadjari : La plus grande difficulté, c'est de savoir quel va être le format le plus juste par rapport à l'histoire que tu vas raconter. Outre le pari technologique, il y a un autre pari, celui de faire un film en quinze jours, en impro, dans cette forme la plus barbare de cinéma qu'est le super 8. La révolution numérique, c'est la réunion de tous ces médias (dont le DV) en une seule forme : tôt ou tard, on va pouvoir filmer avec n'importe quel format, à partir du moment où il se justifiera vis-à-vis d'une histoire. Je croyais au super 8 pour ce film, c'est un format fragile, mystérieux, un peu graineux, un peu abîmé, un peu brut, qui fonctionnait bien avec l'histoire que j'allais raconter. La révolution numérique, c'est comme pour toutes les révolutions de l'histoire du cinéma, il y a un temps où les gens qui font des images peinent à s'approprier l'ensemble des termes de la révolution en cours.


Objectif Cinéma : Y-avait-il une sorte d'acte de foi dans le cinéma, dans un rapport originel à l'image cinématographique ?

Raphaël Nadjari : Oui. On a tourné comme dans les années 30. On a découvert qu'il n'y avait pas de retour vidéo sur le plateau, qu'on n'aurait pas de rushes avant quinze jours, qu'on n'aurait pas de retour son, qu'il y aurait des problèmes pour synchroniser le son etc. On a découvert qu'il fallait travailler dans la plus grande rigueur cinématographique possible parce qu'on avait une petite bobine et qu'il fallait absolument resserrer le tournage à sa plus simple expression.