Entretien
réalisé
à Venise en 2001
Par Gilles LYON-CAEN
Damien Odoul a réalisé
une dizaine de courts métrages dont L'Ouest de l'Orient
(1990), lequel a participé au Festival de Cannes
et a reçu le prix spécial du jury au Festival
du Court métrage de Clermont-Ferrand. Le Souffle,
son premier long métrage, a été récompensé,
au Festival de Venise 2001, par le Prix spécial du
jury (Cinéma du Présent) et le Prix de la Critique
Internationale.
Objectif Cinéma :Comment
s'est imposé le choix du noir et blanc ? Est-ce en
partie un hommage à Bresson ?
Damien Odoul : C'est
un choix personnel. Vous parlez de Bresson Oui, je
parlerai en plus des trente premières années
du cinématographe, je pense à Jean Epstein,
Stroheim ou Murnau : ce cinéma-là m'a profondément
marqué. Mais je ne suis pas dans la référence.
On y voit ce qu'on veut y voir, mais à la rigueur,
s'il y a des références dans Le Souffle,
elles sont plus picturales que cinématographiques.
Je me sens intrinsèquement lié au noir et
blanc : il ne s'agit pas là d'un effet de style...
Objectif Cinéma :
Les références
picturales : quelles sont-elles ?
Damien Odoul :Pour
la scène du mouton, j'ai vaguement soufflé
au directeur de la photo, au moment de la prise (car je
n'y avais pas pensé avant) le rapport avec L'Agneau
écorché de Rembrandt, ou La Version
de Soutine. J'ai passé assez de temps devant des
tableaux de Rembrandt ou de Poussin, pour avoir quelquefois
des visions en cadrant.