Objectif Cinéma :
Il n'y a rien de nouveau par rapport à ce projet
?
Jean-Jacques Beineix : Non
et je dois dire que je léguerai les droits à
quelqu'un, ou alors je le lirai devant une caméra
Je me demande si ça ne ferait pas un très
bon film ! Audacieux !
Objectif Cinéma : Pour
terminer avec Roselyne et les lions, je souhaitais parler
de son esthétique, de l'évolution très
nette de la lumière du film, plus solaire au début,
plus froide au fur et à mesure que le film se déroule
Jean-Jacques Beineix : C'était
un choix très déterminé, envisagé
avec le chef-opérateur et le décorateur. Au
début du film, le principe était celui du
jardin d'Eden, on ne voit d'ailleurs pas la ville de Marseille,
on reste enfermé, et si j'avais eu un peu plus de
moyens, dans ce zoo désaffecté, j'aurais ajouté
des oiseaux merveilleux. Ce que je fabrique est trop foisonnant,
baroque. C'est un art de la surcharge, alors que je suis
plutôt contemplatif et que je pourrais très
bien faire un film zen un de ces quatre matins. On en voit
d'ailleurs les amorces de temps en temps. Ce ne sont pour
l'instant que des velléités, mais je pourrais
bien faire un jour un film en plans fixes. J'y arriverais
sur le tard
Objectif Cinéma :
Je suis certain que votre dernier
film n'aura rien à envier à ceux d'Ozu !
Jean-Jacques Beineix : Je
suis assez hanté par cela. Je n'ai pas dit mon dernier
mot ! Je me rends compte qu'avec mon tempérament
irascible, le profond mépris que j'entretiens vis
à vis d'une très grande partie des gens de
ce métier, je suis sur un iceberg qui fond, je dois
me faire de plus en plus petit et déterminé.
Peut-être dois-je investir des espaces intérieurs
plutôt que des espaces extérieurs. Il faut
peut-être que je sois plus concentré sur moins
de choses, à la recherche peut-être d'une expression
différente. Mes films souffrent peut-être tous
d'un défaut, celui d'être trop grand par rapport
aux moyens, c'est toujours l'adéquation entre le
moyen et le but, comme réflexion stratégique,
militaire. C'est une guerre, une guerre métaphorique,
mais c'est une guerre !
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2000 Mortel
transfert
1994
Otaku : fils de l'empire du virtuel
1991
IP5 - L'Ile aux pachydermes
1989 Roselyne
et les Lions
1985
37°2 le matin
1983
La Lune dans le caniveau
1980
Diva
1977
Le Chien de M. Michel |
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