Un titre de film sert souvent de parfait
sésame pour comprendre un cinéaste. Le ton est
immédiatement donné, certaines clefs aussi,
et il n'est pas rare que cette "marque de fabrique"
suive son créateur tout au long de sa carrière.
Un titre, c'est une poignée de main.
Elle s'agrippe à vous ou se ramollit entre vos doigts,
vous donne envie d'en savoir plus ou de fuir illico.
Un 32 Août sur Terre... Dans le programme
du festival de Cannes 99, le titre du premier film de Denis
Villeneuve tranchait nettement avec le tout-venant.
Et les images confirmaient cette impression
: la quête de Simone (Pascale Bussières) pour
obtenir, la trentaine sonnée, ce qu'elle souhaite
enfin de la vie - un enfant - a quelque chose de surréaliste
: un enfant, l'après-midi même avec son meilleur
ami, sans engagement ni formalité supplémentaire.
Martelée par la musique de Robert
Charlebois, ses tentatives pour convaincre Marc de répondre
à ce désir maternel ont quelque chose d'imparable,
d'inévitable.
Et sur l'écran, les dates passent : 33 août,
34..., sans que nous n'y prêtions plus attention.
Nous sommes ailleurs, dans un monde reconstitué,
qui sonne pourtant terriblement vrai.