Objectif Cinéma : Vous
faites porter aux acteurs des sous-vêtements d'époque.
Est-ce absolument nécessaire ?
Gabriella Pescucci : Pour
la silhouette, c'est nettement mieux, car ce sont les dessous
qui donnent sa forme au costume. Une robe, selon l'époque
que l'on veut recréer, ne peut pas se porter sans corset
ou sans faux-cul. De plus, cela permet aux acteurs d'être
dans les mêmes conditions physiques (et donc mentales)
que les personnages. C'est Luchino Visconti qui m'a fait comprendre
l'importance d'avoir des accessoires d'origine.
Objectif Cinéma : Combien
de fois en moyenne faites-vous nettoyer les costumes d'un
film, et que deviennent-ils après le tournage ?
Gabriella Pescucci : Pour
les rôles principaux, j'en ai toujours deux exemplaires,
que je fais nettoyer (il existe des maisons spécialisées
dans le nettoyage de costumes) deux ou trois fois chacun.
Et quand le film est terminé, on remballe tout et je
remporte les costumes à Rome, pour être stockés
dans les ateliers Tirelli.
Objectif Cinéma : Que
pensez-vous de la colorisation des films noir et blanc ?
Gabriella Pescucci : Je
trouve que c'est un scandale. Comment pourrait-on empêcher
ça ? (elle réfléchit). Ma que toute
la lumière du film elle est anéantie ! Et
les costumes alors ! Quand on travaille en noir et blanc,
on joue sur les contrastes, sur les effets de lumière,
sur les matières, le grain du tissu... Tout cela
part en fumée quand on colorise. Et puis qui choisit
les couleurs des costumes à notre place ?
En fonction de quoi ?