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Objectif Cinéma : Quai des brumes et la photographie par Schüfftan du visage de Michèle Morgan, peut illustrer ce que vous rejetiez...

Eduardo Serra : C'est magnifique, mais cela oblige les acteurs à ne plus bouger de leurs positions, cela oblige à accepter que le gros plan soit très beau et que le plan large ne le soit pas et ne lui ressemble pas (regardez par exemple les films avec Marlene Dietrich, le même problème se pose). Cela demande une discipline, cela oblige les acteurs à avoir un maquillage très épais qui serait inacceptable aujourd'hui. Maintenant, la plupart du temps, nous sommes des gommes à enlever des accidents sur les visages, des rides, etc. On n'a pas la possibilité de modeler, de sculpter quelque chose, parce que les visages ne le permettent pas, parce qu'on ne peut pas mettre un masque sur le visage comme c'était le cas avec le noir et blanc. Il ne faut pas oublier qu'on ne voit pas avec les yeux mais avec le cerveau, l'œil n'est juste qu'un intermédiaire, le cerveau fait le tri et reconstitue un peu l'image qu'on veut voir des gens mais par contre la caméra ne fait pas le tri : ce qu'on voit à l'écran est brut et non pas réinterprété par notre regard.


  Objectif Cinéma (c) D.R.

Objectif Cinéma : Pour vous, les deux opérateurs qui ont révolutionné en France le cadre et la lumière sont Pierre Lhomme et Nestor Almendros...

Eduardo Serra : Oui. Sans ambiguïté. Raoul Coutard a eu le rôle pas négligeable de fouteur de merde mais il n'a rien construit, et ce qu'il a tourné après la nouvelle vague est d'un académisme consternant. Quand on voit Passion de Godard on a l'impression que c'est du sous Alekan ! Pierre Lhomme n'est jamais tombé dans l'académisme alors que Nestor Almendros, à la fin de sa période américaine s'est un peu fait bouffer par le système hollywoodien comme bien d'autres européens à cette époque. On a parfois l'impression qu'ils ont alors renoncé à tout ce qu'ils ont créé avant pour faire un truc hollywoodien standard. Ils se sont fait bouffés par les techniques, le rôle plus important du gaffer (chef-électricien américain), par la configuration des studios. C'est vrai que tout cela est difficile à gérer et que nous y arrivons maintenant, au contraire de la génération précédente.



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2001
Papillons de nuit de John R. Pepper
2000 Incassable (Unbreakable) de M. Night Shyamalan
1999 La Veuve de Saint-Pierre de Patrice Leconte
1998 Au coeur du mensonge de Claude Chabrol
1996 Jude de Michael Winterbottom
1992 Mémoire traquée (Lapse of memory) de Patrick Dewolf
1992 Tango de Patrice Leconte
1990 Le Mari de la coiffeuse de Patrice Leconte
1985 Moi vouloir toi de Patrick Dewolf
1984 Marche à l'ombre de Michel Blanc
1984 Pinot simple flic de Gérard Jugnot
1984 Les Spécialistes de Patrice Leconte
1984 Tranches de vie de Francois Leterrier
1982 Itinéraire Bis de Christian Drillaud
1978 A vendre de Christian Drillaud