Objectif Cinéma : Parlez-moi
de cette double conception de la production qui voit se compléter
une volonté de suivre un auteur (Philippe Lioret avec
Tombés du ciel et aujourd'hui Tenue Correcte exigée)
comme chez Lazennec et une " politique " du coup
par coup en proposant des scénarii à des cinéastes
confirmés (Patrice Leconte pour Ridicule)...
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Frédéric Brillion
: " Ce ne sont pas des
conceptions antinomiques, il faut vivre de façon
pragmatique : on fait écrire des auteurs parce qu'on
aime ça, quelquefois on découvre de beaux
scénarios écrits, et s'ils sont à vendre,
on les achète parce qu'on a une envie folle de les
faire exister. On n'est pas fermé... C'est vrai qu'aujourd'hui
on mène de front les deux parce qu'on a rencontré
Philippe Lioret, qu'il avait déjà écrit
son scénario, qu'il a envie de réaliser ses
films et que c'est un bon réalisateur, donc on fait
comme ça avec lui. Il y a eu l'opportunité
Ridicule, un scénario qu'on a pu racheter, partiellement
fignoler parce qu'il était déjà bien
avancé, puis l'opportunité de le présenter
à Patrice Leconte et qu'il devienne ce qu'il est
devenu...Très prochainement, on va annoncer le suivant
sur le même principe, un scénario proposé
à un metteur en scène connu qui a accepté
de le faire. Je crois que ce métier interdit la systématique,
il faut être constamment à l'écoute,
on en produira certainement demain dans tous les genres...Il
y a une seule règle pour moi dans ce métier,
c'est d'être honnête avec soi-même...A
Epithète Production, on est deux, il y a une autocritique
beaucoup plus forte que si il n'y avait qu'une seule personne,
on se laisse moins emballer, les deux doivent être
convaincus, il y a une espèce de filtre important.
Par contre quand on est tous les deux emballés, on
va extrêmement vite, on est capable de réagir
sur un projet en moins de 24 heures en prenant tous les
risques. C'est une des vraies forces des producteurs indépendants
aujourd'hui, cette souplesse qui permet de dire tout de
suite " on y va ! ". Dans un groupe, les décisions
sont plus lourdes à prendre, il faut plus justifier,
ce qui permet moins de risques nécessairement...Pas
de systématique, c'est clair, ça ne nous intéresse
pas, et être honnête envers soi même.
Il n'y a pas beaucoup plus de réflexion que ça,
c'est presque animal je dirais, on sent les choses ou on
les sent pas, il faut rester à ce type de rapport
aux choses... "