Objectif Cinéma : Comment
est ce possible ? Comment se détermine la notion
de propriété du film ?
Frank Beauvais : Tout
dépend des contrats signés entre le producteur
et le réalisateur, mais il y a une session des droits
pour un certain temps. Evidemment la boite de production
a fait faillite... Et bien qu'y ait toujours moyen de récupérer
la copie en la rachetant, ou par une action juridique, cela
reste très compliqué. Je ne savais pas où
étaient les copies, donc il n'a pas suivi le chemin
traditionnel de diffusion : la présentation dans
les festivals français de courts métrages,
la proposition aux chaînes de télévisions.
Il na pas eu droit à cette circulation puisqu'il
n'y a pas eu de copies tirées. C'est assez frustrant
pour plein de gens qui se trouvent dans cette situation.
Et encore plus frustrant quand la copie est tirée
et que le film est refusé parce qu'il ne rentre pas
dans le créneau du court métrage Français.
Il y a des films qui ne trouvent pas leur chemin parmi les
500 courts métrages tournés par an en France.
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Objectif Cinéma : Est-ce
un passage obligé de passer par un court avant d'aborder
un long métrage ? Est-ce une manière de se
faire les dents ?
Frank Beauvais : Encore
une fois tout est une histoire de rencontres. C'est une
forme d'expression à part entière : aujourd'hui,
plein de gens venus du court métrage et qui ont réalisé
depuis leurs longs métrages, continuent de réaliser
des courts parce que le format convient plus à ce
qu'ils vont vouloir dire, passera mieux en 30 minutes qu'en
1h 30. Et le film aura quand même une visibilité.
C'est ce qu'a fait François Ozon, c'est ce que font
les Frères Larrieu qui ont réalisé
leur long métrage " Fin d'été
" et sont revenus au moyen métrage pour faire
" La brèche de Roland ". Et ce dernier
a mieux marché que le précédent. Je
crois que cette barrière n'existe plus aujourd'hui.
Le court métrage, ça peut être évidemment
un galop d'essai, mais pas seulement Dans les écoles
de cinéma, on ne commence pas à faire réaliser
des longs métrages, on apprend à écrire,
à tourner un court. On parle beaucoup plus du court
métrage maintenant qu'il y a 15 ans, on en parle
à présent comme d'un genre en soi, mais ce
n'est pas forcément non plus l'étape obligatoire.
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