Euriel Etevenon, intéressé depuis la seconde à la photo et au cinéma, a passé, sans succès, les concours de la Femis et de L' Insas. Elle est donc passée par une faculté de lettres avec options cinéma pour faire ensuite des stages sur des tournages, tout d'abord en régie, puis à la caméra. Elle fut seconde assistante caméra lors du tournage de La vérité si je mens 2.

Objectif Cinéma : Quelle a été ta fonction sur le tournage de La vérité si je mens 2 ?

Euriel Etevenon : On appelle ça "assistante opérateur de prise de vue". En somme, ce qu'on appelle plus fréquemment assistant caméra. Il faut charger les magasins, s'occuper des changements d'émulsion, de la sensibilité de la pellicule...

En amont il faut connaître toutes les configurations pour le plan suivant, pour la journée d'après et les jours qui suivent, savoir par exemple s'il y aura du "steady cam" : c'est un cadreur muni d'un bras articulé, d'un harnachement supportant le poids de la caméra, et qui a pour rôle de compenser les mouvements. Il peut courir à la suite des comédiens, les filmer en train de monter un escalier .. ( pour la petite histoire, les premiers plans tournés au "steady cam" étaient dans Shining de Kubrick ).

Je m'informe à l'avance pour savoir s'il y aura des effets matériels : par exemple, si on filme un ordinateur, il n'a pas la même fréquence qu'une caméra, on voit alors souvent une barre par rapport à l'obturation et il faut s'arranger pour gommer ça. Mais ce travail signifie avant tout manipuler les négatifs, charger et décharger la pellicule, l'envoyer aux laboratoires C'est une certaine responsabilité, car si tu t'endors à quatre heures du matin et que tu fais une connerie parce que tu n'es pas réveillée, tu ne travailles plus de ta vie. C'est un stress qui se gère avec l'experience.