Objectif Cinéma : Comment
s'est monté Sunday Morning Production et depuis quand
cette société de production existe-t-elle?
Nathalie Mesuret : La
société a été créée
en 1992 par mon associé Bertrand Gore. C'était
une S.A.R.L. à 50 000 francs de capital qui permettait
de produire des courts métrages. Bertrand avait fait
une école de commerce, il avait travaillé pendant
deux ans à la Banque de la Cité, spécialisée
dans l'audiovisuel, ce qui lui donnait un certain "background"
de gestionnaire et une compréhension du maniement de
l'argent dans ce milieu. On s'est rencontrés car je
faisais de la direction de production sur un court métrage
qu'il produisait, et j'avais envie de produire des films.
En revanche je n'avais pas trop envie de monter une société,
j'avais fait des études de lettres et de langues et
l'aspect gestionnaire me rebutait. Par contre, cela m'intéressait
de m'associer avec quelqu'un. Bertrand commençait à
être un peu débordé, car quand on produit
des courts métrages, on a très peu d'argent
et on doit donner beaucoup de temps et d'énergie à
tous les stades du film. On s'est donc rencontrés au
bon moment, je suis arrivée avec des projets de courts
métrages que j'avais envie de produire. J'avais l'habitude
du terrain : la directrice de production est la première
personne qui arrive après le producteur et le réalisateur,
elle doit faire le budget du film, le gérer avec l'argent
qu'il y a (même quand il n'y en a pas assez), engager
les gens, négocier les contrats, suivre tout le tournage,
prendre des décisions en cours de route...
Objectif Cinéma : Quel
est votre parcours professionnel? Quelles sont les qualités
requises?
Nathalie Mesuret : Tout
mène à la production et la production mène
à tout. Pour moi c'était la bonne place, je
n'ai jamais voulu réaliser ni écrire de scénario.
Je ne suis pas une grande cinéphile depuis mon enfance,
je suis venu au cinéma par les mots, par la littérature.
J'aime beaucoup quand un regard singulier m'apporte un récit.
J'aime autant être divertie que bouleversée
par des images. Je n'ai pas fait la FEMIS, ni d'écoles
de cinémas, ou de facultés... J'y suis venue
par hasard... Il faut être acharné !!!