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  MICHEL BOUJUT
Critiques de cinéma
Entretien réalisé
le 16 septembre 1996
Par Bernard PAYEN


Michel Boujut ou l'un des cinéphiles qui a le mieux transmis ses émotions et ses enthousiasmes de spectateur, de " Cinéma Cinémas " à ses émissions de radio. Michel Boujut ou l'un des critiques français les plus honnêtes.


PREMIER FILM

  Objectif Cinéma (c) D.R.

Michel Boujut : " Pour moi, c'est un souvenir pré-cinéphilique, un souvenir de cinéma du samedi-soir. Mais quand j'y repense, c'est beaucoup plus beau... Quand je revois la moto, mon père, ma mère, les beaux paysages de Charente, les prairies au bord de l'eau : c'est plus important que ce premier film vu, film d'Henri Calef, que j'ai d'ailleurs revu depuis, l'un de ces innombrables films d'exorcisme, où les français voulaient se voir mieux qu'ils n'étaient ! (...) Mes premiers souvenirs de cinéma sont liés à cette petite salle de cinéma disparue, qui s'appelait le Vox. Ce sont les westerns qui m'ont réellement donné le goût du cinéma, le goût d'en savoir plus sur le cinéma. Avant tout le reste, ce sont vraiment les westerns qui m'ont ébloui le plus... "

(...) " Je ne faisais pas alors ce que faisaient des cinéphiles en culottes courtes comme Truffaut, noter des génériques par exemple...C'est seulement beaucoup plus tard que je me suis rendu compte à quel point étaient importants le réalisateur, le scénariste...à 14-15 ans. Le cinéma de mon enfance n'avait qu'une salle, le choix était donc très limité. Quand il y avait des westerns, je m'y précipitais, mais il y avait tout le reste, toute la production française de l'époque, les " nanars " d'aujourd'hui qu'on découvre, qu'on revoit avec plaisir, parce qu'ils témoignent d'une époque et nous montrent une ville, Paris ou autre, qui n'existe plus...mais ce n'était pas très passionnant...J'ai commencé très jeune à lire le journal " Arts " : c'était la culture, Paris qui nous arrivait dessus, nous pauvres provinciaux ! et en particulier les chroniques de François Truffaut. Il parlait de films que je n'avais pas vus pour la plupart, parce qu'ils ne passaient pas, mais j'étais d'accord avec lui, par principe ! Et surtout quand il était méchant, c'était extraordinaire ! Je n'en revenais pas alors qu'on puisse écrire aussi librement sur le cinéma ! Avant, j'avais eu entre les mains Cinéma 58, 59, etc, ou encore Cinémonde, bien sûr, avec de belles photos d'actrices ! Il n'y avait aucune position critique, tous les films se valaient...Quand Truffaut est arrivé derrière, ce fut un choc réel ! C'est du reste le premier critique que j'ai lu. Puis il y a eu Bazin, Bory, et beaucoup d'autres... "