" La politique cinéma que
j'ai entreprise depuis bientôt vingt ans au Centre Georges
Pompidou me semble parfaitement cohérente, même
si elle est bien sûr critiquable. Elle a surtout le
mérite d'avoir duré longtemps. Il n'est pas
question pour moi de me plaindre parce que le public y est
souvent présent; j'espère que certaines personnes
sont tout de même assez conscientes que notre petite
équipe a fait un bon travail. Aucune cinémathèque
au monde (et nous ne sommes mêmes pas une cinémathèque)
n'a véritablement fait ce travail de rétrospectives
de plusieurs mois, cette sorte d'exhaustivité. L'idée
directrice de ma politique était en effet à
l'origine de créer au Centre Pompidou un lieu de résistance
contre la loi du marché. "
(...) " Le cinéma, c'est avant
tout une formidable photographie d'une société
à un moment donné. C'est ma théorie
depuis toujours. Le cinéma m'a toujours beaucoup
plus apporté que l'université, il peut par
contre ouvrir des horizons à ceux qui le regardent
d'une manière un peu particulière. Il y a
aussi bien le plaisir (c'est très important) que
la connaissance des autres, la culture des autres. "
(...) " L'important, c'est de rêver,
et moi je veux rêver ma vie, et ma vie cinématographique.
C'est le cas avec ce que j'ai réussi à faire
à Pompidou ou à la Rochelle.
(...) " Je suis pour la curiosité tout azimut,
je trouve qu'un homme qui n'a pas de curiosité est
une branche morte, et la curiosité à partir
du film, ça peut être d'aller au-delà
du film, ne pas s'arrêter au film, mais d'aller vers
la compréhension d'un pays, d'une histoire, d'une
société, de la géographie, de la psychologie...même
des rêves, des murs, un tas de choses ! On débouche
sur des tas de choses passionnantes quand on conçoit
le cinéma non pas comme un art renfermé sur
lui-même. "