(...) " A Paris, la culture, c'est
1200 ou 1400 personnes qui se connaissent, qui s'invitent,
qui se donnent les places, qui mangent ensemble, etc...
Quand vous fréquentez ces gens-là, vous vous
apercevez d'une chose extrêmement curieuse, c'est
qu'ils ont tout lu, tout vu, alors que la journée
n'a que 24 heures, donc ce n'est pas possible... Ils ont
entendu parler des choses et ils en parlent. Ce qu'ils voient
vraiment, c'est les films dont on parle : ils ont vu le
dernier Tapie, le BHL...et puis de temps en temps Fellini,
ils ont dû voir un de ces films... C'est l'ère
des news, des petits articles. On croit tout connaître
et on n'approfondit rien. La curiosité est complètement
chloroformée par le matraquage publicitaire. Et sans
matraquage, sans publicité légère,
ce n'est même pas la peine de continuer à écrire,
vous ne serez jamais lu par personne. Alors c'est très
compliqué de savoir s'il faut lécher le parquet
de Pivot pour passer chez lui ou s'il faut se draper dans
son orgueil et avoir 37 lecteurs... Pour le cinéma,
c'est aussi un très gros problème, parce que
les gens n'iront pas au-delà de ce qu'on leur montre,
et de moins en moins.
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Rien ne m'énerve plus que la politique
des auteurs. Il y a des auteurs que j'aime beaucoup, cela
ne m'empêche pas de le dire quand untel a raté
un film et de ne pas être prisonnier de cet espèce
d'enthousiasme communicatif d'un même cercle de journalistes.
C'est très caractéristique. Je peux dire avec
beaucoup de prétention que lorsqu'un film sort, avant
de l'avoir vu moi-même, je sais qui va en parler,
dans quel journal et combien de colonnes on va lui consacrer.
Je me trompe à 25%. "
(...) " Je voudrais monter
un musée du cinéma. Au Portugal. Je suis très
portugais d'adoption. Je veux monter un musée dans
un village, loin du monde. Un musée sentimental.
Mais je n'ai pas le temps de m'en occuper alors ça
m'ennuie beaucoup. J'ai beaucoup de collections, beaucoup
de choses chez moi...Je voudrais montrer des choses que
j'ai, des souvenirs, des photos, des affiches anciennes,
des choses comme ça. Je veux un musée où
une personne rentrera un jour de grand vent, je ne veux
pas gagner de l'argent avec ça. C'est juste un truc
qui m'amuse. Je demande toujours aux metteurs en scène
que j'ai connus un souvenir, quelque chose. C'est sentimental.
Ce serait comme à Beaubourg : tout le monde entier.
"