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JEAN-JACQUES BEINEIX
Réalisateur
Entretien réalisé en
mars 2001 à Paris
Par Bernard PAYEN


Jean-Jacques Beineix, l'un des derniers cinéastes indépendants du cinéma français, fait du cinéma depuis vingt ans. Il nous a reçu le 20 mars dernier dans ses bureaux de Cargo Films, entre deux rendez-vous d'une après-midi pluvieuse, plusieurs semaines après la sortie de son film Mortel Transfert. Après être revenu sur l'accueil de ce dernier, il s'exprime sur la direction d'acteurs et sa mise en scène, évoque ses inquiétudes, ses envies...


  Objectif Cinéma (c) D.R.
Jean-Jacques Beineix : La vie d'un film ne se limite pas à sa sortie, à l'attention médiatique des quelques jours, à la grâce des salles que la distribution lui octroie comme un sursis à un condamné. Un film reste accessible pendant des années grâce à la vidéo, au DVD, à la télévision, sans parler de sa carrière étrangère et des ressorties éventuelles. On s'apercevra probablement à un moment ou à un autre que "Mortel Transfert" a été particulièrement maltraité lors de sa sortie, qu'il a été l'objet d'une espèce d'hystérie collective assez curieuse. On se posera alors peut-être des questions sur la manière dont ça tout ça s'est passé et comment les films ont la vie dure...


Objectif Cinéma : Curieusement vous faites toujours l'objet de critiques extrêmement virulentes lors de la sortie de vos films.

Jean-Jacques Beineix : J'ai envie d'inviter ceux qui en ont le désir à réfléchir sur les raisons qui font que certains cinéastes, dont je fais partie, ont presque systématiquement droit à cette forme de lynchage. Je n'ai pourtant encore violé personne, pas plus que je n'ai commis de hold-up ! Mes films ne sont pas des appels aux meurtres, ni des manifestes fascistes. Mes films sont inattendus, ils ont leur style, leur forme et leur couleur et dans, une certaine mesure, ils ne ressemblent pas autres. Je les fais du mieux que je le peux et avec la plus grande sincérité. Ils sont ce qu'ils sont.