Objectif Cinéma : En
quoi a consisté votre travail lors de la sortie de
"Ring" ?
Stephen Sarrazin : Pour
les producteurs du film, "Ring" représentait
une nouvelle expérience sur le marché international.
J'ai contribué à cet effort pratique qui consiste
a respecter le calendrier pour l'envoi des documents nécessaires
à la sortie et à la promotion du film. De façon
plus importante, j'ai initié la venue du réalisateur
Hideo Nakata a Paris.
Objectif Cinéma : A
quelles difficultés avez vous été confronté
pour la mise sur le marché des films japonais dont
vous vous êtes occupez ?
Stephen Sarrazin : D'abord
à la fabrication erronée d'une image du Japon
contemporain par la presse, qui s'investit d'une connaissance
de la culture actuelle du Japon après avoir 2 ou 3
films japonais. Pour "Ring", bien que l'accueil
fut positif, on a pu lire des choses consternantes (notamment
le papier des "Inrockuptibles"). Ensuite, aux attentes
des sociétés de production au Japon qui croient
parfois pouvoir vendre leurs films pour des sommes qui sont
largement au-dessus de la moyenne de ce que les distributeurs
sont prêts a investir pour des films étrangers.
Objectif Cinéma : Comment
expliquer cette explosion du cinéma asiatique en
Europe ?
Stephen Sarrazin : Suite
à la baisse de production du cinéma européen,
le cinéma asiatique s'est peu a peu imposé
comme une véritable alternative au cinéma
américain. La diversité de cette production,
le cinéma d'art et d'essai venu de Chine et de Taiwan,
les films d'action de Hong Kong, le cinéma d'animation
du Japon ont permis à ces pays de rencontrer des
publics ciblés. La France continue d'être le
noyau de la diffusion en Europe; les liens entre le cinéma
asiatique et la France remontent aux années 50, lorsque
le musée Guimet présentait les premiers films
des maîtres Japonais. Le relais s'est fait par la
suite avec "Les Cahiers", "Positif",
etc. puis le déferlement de films contemporains dans
les festivals, les efforts d'une revue comme HK, etc.