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Objectif Cinéma (c) D.R.

Objectif Cinéma : Y-a-t-il des connexions entre le cinéma chinois, taiwanais, japonais ? Existe t-il des rivalités ?

Stephen Sarrazin : On témoigne de plus en plus d'un effort de production panasiatique; des producteurs japonais sont derriere "YI YI" d'Edward Yang, des acteurs japonais ont commencé à tourner dans des films de Hong Kong. Evidemment, le cinéma japonais envie le succès des films chinois a l'étranger, de Ang Lee à John Woo, et rêve un jour de voir l'un des leurs arriver à Hollywood, bien que la question de la langue reste un vrai problème, Cependant, on connaît le succès d'entreprises japonaises, telles que Sony, dans le milieu hollywoodien.


Objectif Cinéma : L'émergence de format comme le DVD aurait-il tendance à pénaliser les sorties en salle de certains films ?

Stephen Sarrazin : C'est possible éventuellement dans le cadre d'un pays comme la France. Ailleurs, les sorties dvd deviennent les seules opportunités pour un public d'avoir accès à ces films. Ma position par contre est de soutenir tous les efforts visant à sortir les dvd de films japonais, y compris ceux qui ne connaissent pas de sorties en salle.


  Objectif Cinéma (c) D.R.

Objectif Cinéma : Des films comme "Eureka" ou "Bullet Ballet" sont à bien des niveaux d'une qualité époustouflante, et cela commence à devenir une idée commune de dire que tout ce qui se fait de plus intéressant vient actuellement d'Asie ? Qu'en pensez vous?

Stephen Sarrazin : D'une part, le cinéma japonais contemporain est la production actuelle la plus pertinente pour moi. Il n'y a pas eu, dans ce pays, une telle richesse, une telle explosion de talents depuis plus de 30 ans. En comparant cette scène aux nouveaux réalisateurs sortis d'Europe ou d'Amérique, le cas actuel au Japon me semble remarquable. Ceci dit, dans le cas d'un réalisateur que je fus l'un des premiers à défendre, Shinya Tsukamoto, il est temps pour lui de se confronter à d'autres univers qui lui permettront de faire avancer son esthétique; elle montre les premiers signes de limites... D'autre part, le Japon ne saurait produire des Jeunet, des Soderbergh,etc...Le Japon continue de vénérer Lynch, Carax,etc. "Dancer in the Dark" fut un énorme succès, tandis que "Tigre et Dragon" s'est ramassé..


Objectif Cinéma (c) D.R.

Objectif Cinéma : Quels sont les prochains réalisateurs avec qui vous pensez qu'il faudra compter ?

Stephen Sarrazin : Il reste ceux qui ont déjà une oeuvre derrière eux, encore inédits en France, comme Masato Harada, Shunji Iwai, Junji Sakamoto, Rokuro Mochizuki, Takashi Miike (dans des festivals cependant, mais pas de sorties en salle pour ces derniers). Chez les nouveaux, Katsuhito Ishii, Kazushi Watanabe, Kaze Shindo, Hideaki Anno, Taikan Suga, Takahisa Zeze, Junko Wada, Ryuichi Hiroki, Katsuyuki Hirano, Satoshi Kon, Koji Morimoto, Toshiaki Toyoda, Shinobu Yaguchi,etc.



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- Spécialiste de cinéma contemporain japonais et d'art électronique il fut enseignant universitaire à Paris 8, aux Beaux-Arts de Nîmes et à l'ESEC, où il était aussi responsable du programme Nouveaux Medias.
- Fut conseiller artistique auprès du Centre International de Création Video (CICV Montebliard-Herrimoncourt), et membre fondateur de Vidéochroniques (Marseille).
- Commissaire d'expositions et critique d'art et de cinéma, il a collaboré à : Flash Art, Art Press, Parachute, Andere Sinema, Metropolis M, Art Forum, et fit un passage éclair aux Cahiers du Cinema. Fut le correspondant à Tokyo du magazine HK Extreme Orient et au Japon, il collabore, entre autre, aux magazines Composite, Dune, InterCommunication et Objectif Cinéma.

Il est aussi l'auteur de Surfing The Medium, monographieà propos de l'artiste Gary Hill et le directeur de Un Train Sec, film & media consulting, à Tokyo.