Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Franck Allera (c) David Lombourg FRANCK ALLERA
Réalisateur et chargé
de post-production
Entretien réalisé
le 24 avril 2001 à Paris
Par Philippe BEER-GABEL
Photos de D. LOMBOURG et T. DEGENNE


Apres avoir travaillé à Distribution Service (stock de copies) puis à GBVI ( Gaumont Buena Vista International ) il devient chargé de post-production à Arte. Apres Sur Place… ? et Action !, il vient de réaliser Blondine, son troisième court métrage.


  Tournage (c) David Lombourg
Objectif Cinéma : Comment tout a commencé pour toi ?

Franck Allera : Par un Bac A3, option cinéma, puis la faculté. Là, je me suis sauvé en courant : les étudiants avaient la grosse tête, tout le monde avait tout vu, et très peu de personnes pouvaient réellement toucher au matériel. Cela me rendait hystérique ! La deuxième année, j'ai travaillé à mi-temps dans un stock, à " Distribution service", il y a environ 4 / 5 stocks de ce type en France. C'est là que s'effectue le suivi des copies de films sortant des laboratoires.


Objectif Cinéma : Ensuite comment avais-tu trouvé ce travail à GBVI ?

Franck Allera : Un jour le directeur technique de GBVI, Christophe Lacroix, rencontré deux ans auparavant lors d'un emploi dans les laboratoires Eclair, m'appelle pour me demander si j'étais intéressé pour remplacer temporairement son assistant. J'ai dit oui sans hésiter ! C'était un job très intéressant. A chaque sortie de film, nous nous occupions des bandes annonces, des adaptations, de superviser le parcours d'un film du mixage final au laboratoire.


Franck Allera (c) David Lombourg

Objectif Cinéma : Concrètement comment cela se passait ?

Franck Allera : Dans un premier temps, la copie arrive en anglais, il faut donc faire une version française. Il en va de même pour les films annonces : c'est du travail quotidien. Un service à Disney s'occupent de ça, ils sont responsables des doublages pour la France, choisissent les comédiens, les directeurs de plateau. L'année où j'ai travaillé à Gaumont, 23 films sont sortis : de nos jours ce n'est plus un travail artisanal mais un vrai travail industriel à l'américaine. On était 3 : le directeur technique, son assistante et moi. C'est perturbant dans ce travail d'avoir à s'occuper de 2 à 3 films par mois car on n'a jamais le temps d'apprécier la sortie d'un film. A peine sorti d'un film il fallait enchaîner à nouveau. On n'accompagne pas le film. C'est ce qui parfois pouvait paraître un peu écœurant. Dans un autre genre, pour l'anecdote, les Américains ont mis beaucoup de temps à comprendre qu'on était passé au Beta numérique et qu'ils pouvaient cesser de nous envoyer des K7, 1 pouce. Pour eux, la France ou l'Afrique, c'est la même chose !


Objectif Cinéma : Comment décrirais-tu l'industrie du cinéma ? Et à quelles difficultés as tu été confronté dans ton travail ?

Franck Allera : Par exemple Les Films du Losange, qui doivent sortir 5 / 10 films par an, les distribuent sur a peu près 5 à 10 copies tandis que le film Disney Dinosaure sort sur 850 copies. Cela signifie que sur les quelque 1000 salles en France, le mercredi, jour de la sortie nationale, toutes les salles ont ce film. Ce ne sont évidemment pas les mêmes proportions ! Dans un cas il y a dix copies à fournir pour la France qu'on n'arrive même pas à faire tourner hors de Paris, et dans l'autre, 850 copies. Vis à vis du laboratoire, c'est énorme. Gaumont est l'un des plus gros client et bénéficie logiquement de grosse réduction.