Objectif Cinéma : Tu
t'intéresses à la photo et à la durée,
en somme à la réalisation. Pourquoi ce glissement
est-il si tardif ?
Jean-Claude Moireau : J'ai
eu longtemps un vague désir de cinéma, de
faire des films, mais c'était flou, il y avait une
grande part de rêve et sans doute ai-je voulu ne pas
briser ce rêve. Cela m'arrangeait de ne pas concrétiser
les choses et de toute façon, je n'étais pas
prêt, je n'aurais pas pu : j'ai plus appris depuis
trois ans sur les plateaux qu'en vingt ans auparavant !
Quand je suis venu vivre à Paris, en 1983, c'est
le cinéma qui a motivé ce choix : alors que
j'avais la possibilité de m'installer à Rome
ou à Barcelone... J'étais évidemment
très attiré par le cinéma, mais en
même temps j'avais des défenses, des peurs.
Comme j'avais alors eu l'initiative d'interviewer pour la
revue " Cinéma " deux actrices dont j'appréciais
particulièrement le parcours (Bulle Ogier et Juliet
Berto), il m'a semblé plus à ma mesure d'écrire
un livre. J'y ai passé quatre ans, mais ça
a été passionnant de retracer l'itinéraire
d'actrice de Jeanne Moreau et Jeanne n'est pas qu'une actrice,
c'est une femme d'exception. Ce livre, je l'ai fait à
la fois sans elle (je ne lui ai pas posé de questions
autour d'un appareil enregistreur, mais j'ai vu tous ses
films, rassemblé et dépouillé les articles
de presse, interrogé ses compagnons de travail…)
et à la fois avec elle (puisqu'elle m'a immédiatement
accordé une confiance totale qu'elle n'a jamais remise
en cause). La confection de ce livre a donc été
une expérience unique et il en résulte aujourd'hui
une profonde amitié qui nous lie Jeanne et moi. Par
la suite, j'ai effectué des inventaires pour l'Ecomusée
de la Bresse Bourguignonne (région d'où je
suis originaire) et j'ai également conçu un
livre de photos sur les kiosques à musique en Bourgogne,
un ouvrage de commande, mais ça m'a beaucoup intéressé.
Enfin, les premiers courts métrages sont arrivés,
dont ceux qui étaient regroupés dans L'Amour
est à réinventer et que produisait Lancelot
Films. Depuis, si je ne m'étais pas senti à
ma place, si je ne l'avais pas trouvée (et ce n'est
jamais définitif parce qu'on avance, on se transforme),
je n'aurais pas continué, on ne m'aurait pas redemandé.
Or, sans que je cherche vraiment, on a fait appel à
mes services et les occasions de travailler se sont multipliées…
Objectif Cinéma : Que
conseillerais-tu à un jeune photographe qui débute
et qui aurait envie de se lancer dans la photo de plateau
?
Jean-Claude Moireau :
D'être sûr que ce soit sa voie ? Je ne sais
pas… Mais d'avoir conscience de l'envers du décor.
Ce n'est pas évident sur le plan financier, il ne
faut pas d'abord vouloir gagner de l'argent… D'un film
à l'autre, on me laisse une place plus ou moins importante
et je m'adapte. Je dirais donc qu'il faut faire preuve d'une
grande souplesse et ne pas avoir un besoin inconsidéré
de reconnaissance. J'ajouterais qu'il vaut mieux aimer le
cinéma et les comédien(ne)s. À part
ça, je n'aurais pas vraiment de conseils à
donner à un aspirant photographe de plateau, peut-être
ajouter qu'il ne suffit pas d'appuyer sur un bouton, mais
cela, il doit le savoir…
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2000 Avec
tout mon amour d'Amalia Escriva
2000
Un jeu d'enfants de Laurent Tuel
2000
Primitifs de Vanessa Filho
2000
S.l.n.d. de Catherine Dalfin
2000
Mes fantômes de Chad Chenouga
2000
Paris-Deauville d'Isabelle Broué
2000
Le Chien, le chat et le cibachrome de Didier
Blasco
2000
Les Eléphants de la planète Mars
de Philippe Barassat
2000
Sous le sable de François Ozon
1999
Presque rien de Sébastien Lifshitz
1999
Bienvenue d'Anna de Palma
1999 A Corps perdu
d'Isabelle Broué
1999
17 Rue des Moulins de Rémy Burkel
1999
Le Journal de Joseph M. de Gérard
Courant
1999 Zaïde
de Josée Dayan
1999
Cosmocrator d'Hervé Ganem
1999
Gouttes d'eau sur pierres brulantes de
François Ozon
1998
Du bleu jusqu'en amérique de Sarah
Lévy
1998
La Gare de... de Joseph Morder
1998 Les amants criminels
de François Ozon
1998
L'Amour noir de L. Watbled-Guenoun
1998
Les passagers de J-C Guiguet
1998
Alias de Marina De Van
1997
X 2000 de François Ozon
1997
Les Jours bleus d'Isabelle Broué
1997
Sitcom de François Ozon
1997 Un
arrangement de Didier Blasco
1996
Une visite imprévue de Frédéric
Blasco
1996
Des enfants et des hommes de Catherine
Bessonart
1996
Dimanche ou les fantômes de Laurent
Achard
1996
D 14 de Frédéric Blasco
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