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Objectif Cinéma : Tu n'as pas peur de te faire récupérer par le système et de te faire enfermer dans cette image d'intello du X ?

Ovidie : J'ai déjà pu m'exprimer un minimum, et le fait qu'il y ait eu une médiatisation autour de moi donnera peut être aux gens l'envie de lire mon livre, qui est un pur bouquin féministe. De toute façon, Ovidie n'est pas un bon marché et je sais parfaitement ce que je fais.


  Mortel transfert (c) D.R.

Objectif Cinéma : En quoi penses-tu que la hardeuse est une faille dans le système, qu'elle échappe au conditionnement ? (référence à un article du Nouvel Observateur) ?

Ovidie : Il ne faut pas se référer au Nouvel Observateur. Je n'ai jamais fait cette interview. Dès qu'ils ont l'occasion de casser du sucre sur le porno, ils le font. Ils ont tout inventé, je ne les ai jamais rencontrés. Ils m'ont portraituré comme une adolescente attardée, et prétendait qu'il m'était arrivée des choses horribles dans mon adolescence, tout ça parce qu'une fille qui proclame qu'elle veut et aime faire du porno, cela dérange.


Objectif Cinéma : Il y a de plus en plus de contemporains qui écrivent des choses très pertinentes sur le porno, tel Medhi Belhaj Kacem qui effectue une analyse sémiotique du porno, ce sont des données qui t'intéressent ?

Ovidie : Hier encore, je me disputais avec mon mari, à ce sujet, et je disais que bien leur fasse à ces gens. Ils écrivent sur le milieu, mais n'ont pas mis les pieds dedans.


Objectif Cinéma : Depuis 20 à 30 ans c'est devenu une norme non ?

Ovidie : Pourtant il y a une régression de l'acceptation du porno. On était beaucoup plus libre dans les années 70.


Ovidie (c) David Lombourg

Objectif Cinéma : Pourtant il y a une glorification de la pornostar. On associe porno à glamour, c'est un double mouvement quand même...

Ovidie : La seule fois où je suis passée dans FHM, c'était dans le journal du pire, donc bon.


Objectif Cinéma : N'est-ce pas faussement ironique ?

Ovidie : Oui mais cela veut bien dire ce que ça veut dire. On n'est pas des nanas glamour en couverture : on est dans le journal du pire. En ce moment, il n'y a pas une semaine où l'on ne parle pas du porno. Ca fait de l'audimat, ça fait vendre. On met du cul partout, mais ce n'est pas parce qu'on voit beaucoup du porno, qu'il est plus accepté.


Objectif Cinéma : Quelles sont tes solutions ?

Ovidie : Continuer à faire des films porno et expliquer aux gens qu'il n'y a pas de mal à voir et à faire du porno. Déculpabiliser les gens vis à vis de leur propre sexe.