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Ovidie (c) David Lombourg
Objectif Cinéma : Quel regard portes-tu sur l'incursion progressive de scènes X dans les films d'auteurs ?

Ovidie : Ca dépend. Quand je suis sortie de Romance, j'ai trouvé ça beaucoup plus malsain, plus dégradant, que du porno. Ca allait au-delà de tout ça. Personnellement j'essaie de faire des choses positives avec le sexe, donc je ne peux pas approuver des films puritains qui jouent sur la culpabilité.
Au-delà du cinéma, je trouve qu'il y a une inquiétante récupération du porno un peu partout. Notamment dans la mode, la publicité, c'est toujours dans une mise en scène très noire, comme par exemple Kate moss qui montre son bleu, ou bien une femme qui se fait monter par un chien. Tout cela est de plus en plus accepté.
Je pense que cela fait passer quelque chose de culpabilisant, alors que nous, on fait du sexe pour le fun. Plus le temps passe, et plus le porno est renié, il suffit de voir les conditions dans lesquelles on s'est fait jeter de Cannes.


Objectif Cinéma : Que penses-tu du film de Virginie Despentes en tant que réalisatrice ?

Ovidie : Ce n'est pas mon truc du tout, mais elles ont eu le courage de le faire. Elles ont eu beaucoup de soucis, on les a accusées de le faire pour l'argent, ce qui est faux, et on a fait l'amalgame avec ce que faisait Breillat. Ce qui est absurde.


  Lilith (c) D.R.

Objectif Cinéma : Une réaction sur Breillat ?

Ovidie : J'ai fait une émission avec elle. Je n'en ai pas dormi de la nuit : c'est une vraie boule de nerfs, c'est l'horreur. On a de très mauvais rapports. Avec Isabelle Alonso, ça peut aller car je la sens capable de se remettre en question. Elle est sincère dans sa démarche, mais par rapport au métier du sexe, elle n'est pas au point. Elle crise quand les femmes se font traiter de salopes tandis que moi je m'auto proclame salope, et tant mieux pour moi, ça sert mon épanouissement.


Objectif Cinéma : Comment ont-été perçu tes participations aux films d'auteurs ?

Ovidie : Ce qui m'a étonné, c'est que les gens du milieu du X m'ont dit: " de toute façon je suis sûr que tu feras mieux un jour ", mais mieux que quoi ? Ca me blesse quand j'entends çà. D'un autre côté, je n'ai eu que de bons retours du milieu traditionnel.


Objectif Cinéma : Que t'ont apporté ces passages dans ces films?

Ovidie : Le travail était le même pour moi . J'ai bien aimé la façon de présenter le sexe chez Bertrand Bonello car il n'y avait rien d'exceptionnel dans ces scènes. Ce n'était pas différent de la scène de Jean Pierre Leaud qui fait de la barque. Au niveau de mon investissement émotionnel c'était du même ordre.


Ovidie (c) David Lombourg

Objectif Cinéma : Que veux tu faire avancer ?

Ovidie : J'essaie de faire passer mes idées anti-sexiste, féministe, politique, anarcho bolcheviko-kassinskienne. Et je me sers du plus gros outil de propagande


Objectif Cinéma : Mais quelles sont-elles concrètement ? Quelles propositions as-tu à faire ?

Ovidie : Je vous renverrai sur mon bouquin de référence : La société industrielle et son avenir de Théodore Kassinski.