Objectif Cinéma : Quelle
est ta formation initiale ?
Emmanuel de Fleury : J'ai
fait une école privée dont je tairais le nom
car je leur ai toujours caché mon parcours. Ce n'est
pas l'école qui m'a amené à travailler.
Elle m'a juste permis et donné la force d'aller faire
un stage chez Cinécam, un loueur caméra. J'ai
pu alors rencontrer des assistants, et ma formation s'est
faite à partir de cette rencontre chez un loueur. C'est
là qu'il faut apprendre. Ce sont les assistants caméra
qui t'apprennent la technique. Les loueurs sont nombreux,
ils sont super sympa, ils t'acceptent chez eux, et après,
il faut faire la bonne pioche. J'ai eu de la chance et c'est
là que j'ai rencontré Vincent Muller, un premier
assistant caméra. Je travaille avec lui depuis le début.
Ma formation elle est là, c'est Vincent Muller !
Objectif Cinéma :
Parle-nous de ton parcours professionnel.
Emmanuel de Fleury : Ca
s'est fait assez rapidement, j'ai rencontré cet assistant
qui faisait une publicité. En une demi-journée
on a fait connaissance, et je pense que l'on avait des points
communs. Je le voyais très technicien, assez mathématicien,
ça m'a plu. Lui il a vu que je ne percutais pas trop
mal, et à partir de là, on a accroché.
Ensuite on a fait ensemble les essais caméra pour un
long métrage et il m'a recommandé à un
de ses amis, David Quesmand avec qui j'ai fait mon premier
court métrage professionnel. Après une pub,
je suis parti tout seul sur un long métrage en Arménie,
un petit film bien adapté pour démarrer en tant
que deuxième assistant sur un long. Vincent Muller
m'a appelé à mon retour pour me proposer Les
rivières pourpres en temps que stagiaire. Pour ce film,
on a eu besoin de plus de personnes, alors je suis passé
de stagiaire à deuxième assistant, je chargeais
des magasins (de pellicule). Quinze jours après, il
y a eu Vidocq, puis nous sommes repartis avec Thierry Arbogast
pour Le baiser mortel du dragon, produit par Besson.
Objectif Cinéma : Comment
s'est composée l'équipe technique sur Vidocq
?
Emmanuel de Fleury : De
manière générale, un opérateur
est contacté par une production pour faire un film.
Le chef opérateur choisit ensuite son premier assistant.
En l'occurrence pour un film comme Vidocq, tourné
en numérique, ils ont cherché un assistant
qui ait fait à la fois des gros films et qui s'y
connaisse en vidéo, or Vincent Muller était
LA personne sur la place de Paris pour faire ce travail.
Il avait fait Les rivières pourpres, il est jeune,
et comparé à d'autres assistants hors pair
qui peuvent avoir 10 ou 15 ans de métier en film
traditionnel, il s'y connaissait en vidéo pour avoir
fait entre autres, des essais pour des béta numériques
chez Vidéo Plus.