Objectif Cinéma : Tu
as tourné d'autres films après Vidocq ?
Emmanuel de Fleury : Après
Vidocq, on était content de retrouver de l'argentique,
notamment en scope, après cette expérience
en numérique. Le baiser mortel du dragon était
une belle expérience, j'avais deux premiers assistants
à aider : Vincent Muller et Guillaume Desfontaines.
Ils avaient deux méthodes différentes pour
faire le point, et pour moi c'était un vrai apprentissage.
Ca m'a permis à mon tour de trouver ma méthode
pour faire le point. Ensuite, j'ai participé comme
deuxième assistant en renfort sur le nouveau film
de Brian de Palma, toujours avec Vincent. Rencontrer d'autres
grands assistants caméra, comme Jean Pierre Supp
et "Grahm", premier assistant sur La guerre des
étoiles, m'a permis de réfléchir de
deux manières différentes. Il faut trouver
une méthode avec laquelle tu sois en accord et te
sentir bien pour le faire. Il n'y a pas de technique miracle.
Le deuxième assistant prépare le terrain.
Il fait ses repères pendant la répétition
et se pose la question de la méthode pour faire le
point.
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Objectif Cinéma : Quels
sont tes projets professionnels ?
Emmanuel de Fleury : Petit
à petit, je commence à faire des choses de
premier assistant. Des occasions se présentent. Depuis
le lycée, je me dis qu'il faut que je me trouve un
travail. Je vais peut-être y passer 50% de ma vie
et j'ai envie de faire quelque chose qui me plaît,
sans que cela paraisse être un travail. Les choses
évoluent, et pour certains projets, je n'ai peut
être plus l'envie ni la petite adrénaline qui
me poussent à les faire en temps que deuxième
assistant. Dans le futur, j'aimerais être cadreur
puis chef opérateur, sans aucun doute, mais je laisse
les choses venir. Jusqu'à présent, j'ai eu
de la chance, les projets que l'on m'a proposés sont
des choses qui me tentent. J'y mets tout mon cur,
sans avoir fait non plus de plan de carrière.
Objectif Cinéma :
Tu as des envies de réalisation,
mettre en scène tes propres images ?
Emmanuel de Fleury : En
tant que réalisateur, je ne me sens pas avoir la
culture pour émettre des idées, sauf en publicité
où il y a des moyens de placer certaines petites
idées. En long métrage, avec des histoires
et des personnages, je n'en ai pour le moment ni la force
ni la maturité. Professionnellement, je ne me le
permettrais pas encore. Dès qu'on réalise,
on est ouvert à toute critique, on envoie un message
et une image à des personnes de culture et de point
de vue totalement différents. Je ne me sens pas suffisamment
fort pour assumer une image ou un message. Se demander comment
telle personne va l'interpréter
La direction
d'acteurs, c'est un autre métier, c'est un art. Je
ne pense pas faire les choses suffisamment bien pour me
permettre de réaliser aujourd'hui, je préfère
m'écraser !
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2001 Le Baiser mortel du dragon
2001 Vidocq de
Pitof
2000 Les Rivières
pourpres de Mathieu Kasovitw
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