Le DVD a clairement changé la donne,
on accompagne une uvre par des menus, par une interactivité,
par des bonus, on ne fait pas que la reproduire. On apporte
plus que le cinéma parce que ce support propose des
scènes coupées, un making off, un commentaire
audio : des éléments qu'on ne voit nulle part
ailleurs, ni au cinéma, ni à la télévision
et l'édition retrouve alors sa vraie place.
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On remarque que la consommation de cet
objet se collectionne comme dans une bibliothèque.
Il y a un véritable attachement du public et c'est
le même public qui est cinéphile. Ca n'empêche
pas les gens d'aller au cinéma. Après ils
recherchent une qualité d'image et de sons inégalées
et tout les suppléments associés. On passe
de la "2 chevaux" à une "Ferrari"
Le fossé qui séparait le cinéma et
la vidéo (des couleurs qui bavent au son étouffé)
est aujourd'hui minime. Le DVD est un produit qualitatif.
La relation avec les artistes a changé. Les réalisateurs
suivent la production alors qu'ils ne suivaient pas la production
des VHS Pour "Harry un ami qui vous veut du bien",
Dominique Moll s'est rendu disponible pour faire une édition
qui soit la plus complète possible. On a réalisé
un véritable making-off produit, une première
du genre en France. Un tournage spécifique de tous
les comédiens, suivis de A à Z par le réalisateur.
Pour "37.2 le matin", la production était
validée par Jean-Jacques Beineix de bout en bout,
du master au graphisme, à la jaquette.
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Nous avons réalisés 60 DVD.
Pour les plus importants : "Dancer in the dark",
un coffret double chez Film Office, "Jet set"
chez Studio Canal, "Citizen Kane" aux éditions
Montparnasse (notre première réalisation qui
a une valeur affective parce que c'est un beau film), "Louise
take 2", qui nous a servi un peu de tremplin, avec
une navigation déambulatoire à l'image du
film, des Woody Allen pour TF1, des Lelouch. Nous avons
une volonté de travailler avec des éditeurs
différents pour ne pas rester dépendant d'un
client. On ne peux pas accueillir toutes les demandes, nous
répondons à la sensibilité que l'on
a auprès de tel projet tout en diversifiant la nature
de ceux-ci. Nous veillons à couvrir un panel très
différent, du film à l'institutionnel en passant
par le DVD musical.
"Le pacte des loups" est le
dernier projet d'envergure sur lequel nous avons travaillé,
confié par Studio Canal. Christophe Gans, le réalisateur,
s'investit énormément dans la conception des
ses DVD, il connaît très bien la vidéo
depuis qu'il a été consultant pour différents
éditeurs. Il a également créé
un très beau label de films asiatiques, HK, et connaît
donc très bien les aspects techniques et éditoriaux.
La preuve en est, le coffret "Crying Freeman",
sorti en fin d'année 2000, est un très beau
DVD qui a donné lieu à une production épique
par ses exigences et par sa volonté de proposer le
meilleur produit possible.
Objectif Cinéma
: Les DVD sont-ils aujourd'hui
pensés pendant le tournage ?
Hugues Peysson :
Le délais légal entre la sortie d'un film
et son édition possible en vidéo et DVD est
de 6 mois. C'est donc assez court. Pour "Le Pacte des
loups", Christophe Gans avait en tête ce qu'il
y aurait dans le DVD. Les réalisateurs sont largement
sensibilisés au produit pour y réfléchir
en amont de la sortie en salle de leur film. Il suffit d'une
fois pour qu'ils se rendent compte qu'ils n'ont pas filmé
les comédiens, qu'ils n'ont pas des images de tournage,
ou des interviews. La fois suivante, ils s'en rappellent.
C'est toujours plus facile de faire des choses pendant le
tournage que de les faire après coup, les comédiens
peuvent très bien ne plus être disponibles,
les autorisations pas demandées, les éléments
peuvent se perdre.