Objectif Cinéma : Qu'est
ce qui t'a amené à ton poste de stagiaire dans
les équipes costumes de films ? Parle-nous de ton parcours.
Jean Marc Pion : J'ai
passé un diplôme de modéliste dans une
école de Nogent, puis j'ai travaillé avec des
professionnels pour fabriquer des tailleurs dans le prêt-à
porter de luxe. Sinon j'ai fait de la création d'accessoires
dans un bureau de style, puis quelques défilés
sur des événements. Un simple déclic
m'a rapproché du cinéma. Une société
de prestation cinématographique, "Distribution
Services", pour laquelle j'ai travaillé, a accueilli
l'équipe déco et costumes du film Jeanne d'Arc
de Besson. Des affinités communes avec notamment le
chef costume, Thierry Delettre, et son équipe, m'ont
permis d'établir mes premiers contacts, déterminants
pour la suite. Ma responsabilité était de trouver
chez "Distribution Service" l'espace nécessaire
aux costumes qui revenaient de Tchéquie et qu'il fallait
remettre à neuf puis emballer. L'envie est partie de
là, sans vraiment savoir comment faire pour intégrer
une équipe de film.
Objectif Cinéma : C'est
Thierry Delettre qui t'a pris dans son équipe pour
Vidocq ?
Jean Marc Pion : Tout
à fait. J'ai commencé avec lui par un téléfilm
La bicyclette bleue, en temps que stagiaire. Il m'a ensuite
rappelé pour travailler en préparation sur
Vidocq, puis il y a eu une période de tournage. Il
y avait beaucoup d'argent pour développer des idées
de création pure. Pitof, le réalisateur, et
Marc Caro, directeur artistique sur le film, donnèrent
les premières lignes directrices à la préparation
des décors et des costumes. Il s'agissait pour l'équipe
costume de trouver des idées de finition pour les
vêtements : cols, poignets, forme des pantalons, couleurs,
recherche de matériaux, d'accessoires à "chiner",
en coordination avec Carine Sarfati, la créatrice
costume du film. Cette préparation restait assez
libre. Il y avait la volonté de ne pas respecter
une référence d'époque et surtout de
s'approprier une esthétique "fictionnelle".