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YANN GOVEN
Comédien
Entretien réalisé le 18 mai 2001 à Paris
Par Philippe BEER-GABEL
Photos de Thomas BRECHIGNAC


Le comédien Yann Goven a déboulé sur les écrans tel un somnambule habité par les démons du passé, dans De l'histoire ancienne d'Orso Miret, sorti en janvier 2001. Il est aussi à l'affiche de Martha, Martha..., troisième long métrage de Sandrine Veysset.


Objectif Cinéma : Tu fais partie des nouvelles têtes émergentes dans le cinéma français. Quel a été ton parcours ?

Yann Goven : Beaucoup de travail à l'extérieur et bien peu dans la profession. Pas mal de voyages aussi. C'est toujours un peu bête de dire çà mais j'ai toujours voulu faire ça ; mais quand on n'est pas né au bon endroit et qu'on ne sait pas comment ça se passe, ce n'est pas évident. J'ai commencé par le théâtre subventionné avec un très bon metteur en scène : Etienne Pommeret, qui était au TNS et qui est revenu sur Paris. J'ai ensuite dérivé sur le théâtre privé avec des pièces comiques, car contrairement à ce qu'on pourrait penser j'ai plus une formation de comique ! J'ai fait des spectacles avec des gens comme Jean Pierre Castaldi, puis avec Pierre François Martin Laval, Kad et Olivier. Mais je suis souvent parti près d'un an, c'était par périodes.


Objectif Cinéma : A quelles difficultés as-tu été confronté pour intégrer le milieu ?

Yann Goven : Quand on n'appartient pas à quelques mouvements intellectuels que ce soit (car finalement tout tourne autour de ça), on ne sait pas comment en arriver là. On est juste spectateur. Donc pour devenir acteur de ce milieu, puis acteur tout court, on cherche partout. Ca peut être aller un jour dans une bibliothèque et ouvrir un livre sur un acteur que l'on aime bien - en l'occurrence Patrick Dewaere - et regarder leur parcours.

Objectif Cinéma (c) D.R.

Pour ma part, je suis allé chercher un peu partout, et force est de constater que tous ces gens, même s'ils viennent d'horizons différents, sont tous passés par une formation classique : cours de théâtre, Conservatoire. En fait, j'étais très surpris, car je ne savais pas ce qu'était un cours de théâtre, je ne pensais pas qu'il y avait des écoles pour devenir acteur. J'ai essayé. J'ai fait la liste de tous les cours de Paris, jusqu'à temps qu'ils me virent les uns après les autres, car il n'était pas question que je paye pour ça. On est dans un pays laïc. Je ne voyais pas pourquoi je paierais. C'est moi qui avait quelque chose à leur apporter. Mais comme mon nom n'était inscrit nulle part, il fallait que je vienne m'imposer alors que je croyais vraiment avoir une place dans ce monde. Mais non, il faut créer sa place, et ça, on le découvre longtemps après. Une fois que l'on commence à bosser en fait. Or, rien n'est jamais acquis. Alors ce n'est pas une question de chance, j'ai travaillé comme un fou et j'essaie de creuser mon sillon. Je sais très bien que comme je n'ai pas d'antécédent, tout peut disparaître aussitôt. Mais au final, j'ai tout de même rencontré plein de gens intéressants et certains se sont dit qu'il y avait peut être des choses à faire avec moi.