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TODD SOLOND
Réalisateur
Entretien réalisé par Nicolas CHEMIN
Traduction de Denis RITTER


Réalisateur et scénariste, Todd Solondz est né à Newark, dans le New Jersey. Il a fait ses études à l'université de New York où il a réalisé trois courts métrages : Feelings (1984), Babysitter (1984) et Schatt's Last Shot (1985). En 1986, après sa formation, il réalise un autre court métrage, How I Became A Leading Artistic Figure In New York City's East Village Cultural Landscape pour l'émission Télé Saturday Night Live. En 1989, il réalise Fear, Anxiety & Depression, long métrage pour lequel il n'a pas eu le final cut. Ce film, un oublié, disparaît donc régulièrement de sa filmographie.

En 1995 il écrit, produit et réalise le film Welcome to the Dollhouse qui a gagné le Grand Prix du Jury à Sundance et a été un succès critique et commercial. Puis, en 1998, il écrit et réalise le sulfureux Happiness, prix de la Critique Internationale à Cannes. Storytelling est son dernier long métrage. Le film, dans sa version intégrale, à été présenté en mai 2001 dans la section " Un Certain regard " du Festival de Cannes. Les américains l'ayant censuré pour la version salle, ils ne pourront le voir en intégral que dans la version DVD.



  Objectif Cinéma (c) D.R.
Objectif-Cinéma : Comparativement à Happiness, vous utilisez beaucoup de stéréotypes dans Storytelling, comme par exemple le père content de lui interprété par John Goodman, le joueur de football américain décérébré ou l'adolescent rebelle. Est-ce une manière de critiquer l'American way of life ?

Todd Solondz : Vous savez, je n'étais pas un enfant précoce, un petit génie. Je ne lisais pas Tolstoï à dix ans et je ne regardais pas les films de Godard non plus. J'ai passé la plupart de mon enfance à regarder la télé. Je lisais beaucoup, mais pas ce qu'on pourrait appeler de la haute littérature. Les émissions que je regardais montraient des familles qui n'avaient aucun rapport avec la réalité mais créaient des sortes de mythes, et j'essaie de m'exprimer à travers ces conventions, ces clichés que je retrouvais également dans ma propre famille. C'est en ce sens que les feuilletons télé influencent nos films. J'aime attirer le public dans ce genre de clichés que je déforme pour atteindre d'autres réalités, d'autres vérités.