Objectif Cinéma :
À propos de bestialité,
la sexualité est un sujet qui reste au cur
de vos films. Tous vos personnages sont frustrés
ou déviants.
Todd Solondz : Joy,
dans Happiness, a une expérience sexuelle
positive si l'on oublie la façon dont elle se termine.
Mes films n'expriment pas une vision totalement négative
du sexe, que je perçois plutôt comme un moyen
d'aborder certains sujets très particuliers et très
intimes. Le sexe est un révélateur de personnalité
et d'identité.
Objectif Cinéma :
Pour justifier les problèmes
relationnels, les névroses et les crises identitaires
que dépeint Happiness, un personnage dit que
" les gens changent "...
Todd Solondz : C'est
le personnage qui dit cela, et non moi. D'abord je ne pense
pas que nous changions tous : certains évoluent,
d'autres pas. Je ne me considère pas comme profondément
différent de ce que je pouvais être à
dix ans. Bien sûr j'ai grandi, acquis de l'expérience,
mais je pense que la personne morale, le caractère,
est bâti et cimenté une fois pour toutes. La
gentillesse est une forme de cruauté même si
on ne veut pas l'admettre. En vieillissant, ce que nous
avons de meilleur en nous l'emporte de plus en plus sur
nos pulsions négatives. Je pense que grandir, c'est
admettre cette part de cruauté en nous et la sublimer
en quelque chose de positif.
Objectif Cinéma : Comment
vos films sont-ils accueillis ici et aux Etats-Unis ?
Todd Solondz : Plus
ou moins de la même façon, sauf qu'aux Etats-Unis,
ils mettent des carrés rouges sur certaines scènes...
Je ne sais pas si mes films font beaucoup d'entrées
en France, mais Happiness a bien marché en
Grande-Bretagne, en Espagne, en Finlande et en Israël.
Par contre, il n'a pas eu un gros succès aux Etats-Unis !
Objectif Cinéma :
Est-ce si surprenant ?
Todd Solondz : Le
fait est que les Américains ne se considèrent
pas reflétés par les stéréotypes
de mes films. Ce n'est qu'en Europe que j'entends dire des
choses comme : " c'est une famille typiquement
américaine ". Personnellement, quand je
vais à Berlin, je perçois la ville comme une
métaphore du génocide des juifs perpétré
par les nazis. Tout est une question de point de vue...
 |
|
2001 Storytelling
(CM + MM)
1998
Happiness (LM)
1995
Welcome to the Dollhouse (LM)
1989 Fear,
Anxiety & Depression (LM)
1986
How I Became A Leading Artistic Figure In NY
1985
Schatt's Last Shot (CM)
1984 Babysitter
(CM)
1984
Feelings (CM)
|
|